Serge Fiori 1952-2025: «On a perdu tout un être humain»

Cédric Bélanger
Bouleversé, le producteur Nicolas Lemieux cherchait ses mots quand il a rappelé Le Journal pour commenter la mort de celui qui était devenu un grand ami au cours de l’aventure Harmonium symphonique, Serge Fiori.
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«Je suis sous le choc», a dit le propriétaire de la maison de disques GSI Musique, qui a appris la triste nouvelle en même temps que le reste du Québec, mardi après-midi.
«Je suis vraiment triste. On a perdu tout un être humain.»
Nicolas Lemieux s’est lié d’amitié avec Serge Fiori quand il a eu l’idée de faire revivre la musique d’Harmonium en formule symphonique, en 2017.
Le projet a surpassé ses plus folles attentes. L’album Harmonium symphonique, enregistré avec l’Orchestre symphonique de Montréal, a été vendu à ce jour à plus de 160 000 exemplaires. Les concerts qui en ont été tirés ont attiré plus de 70 000 personnes dans les salles du Québec.

«Devenir plus grand»
Ce n’est cependant pas le succès de cette aventure qui a marqué Nicolas Lemieux, c’est l’homme derrière le mythe Serge Fiori.
«C’est le gars le plus jeune de cœur que je connaisse. C’est un gars drôle, un gars qui aimait vivre, qui aimait les bonnes choses. Il était très perfectionniste. Il m’a appris à devenir plus grand.»
Comme bien d’autres, la symbolique date de son grand départ, le 24 juin, n’a pas échappé à M. Lemieux.
«Il est parti avec un grand sourire. C’est ironique que ce soit la Saint-Jean-Baptiste aujourd’hui. C’est incroyable. Fiori a toujours eu des étoiles au-dessus. Aujourd’hui, c’est notre plus grande étoile.»
«Comme les Beatles»
L’animateur Mike Gauthier, qui a rencontré Serge Fiori à plusieurs reprises durant sa carrière, a salué l’immense artiste que vient de perdre le Québec. «C’est l’une des colonnes de la culture québécoise qui vient de tomber», estime-t-il.
Il ose même une comparaison avec un groupe qu’on dit aussi célèbre que Jésus-Christ.
«Harmonium, c’est comme les Beatles. Pas beaucoup de spectacles, pas beaucoup d’albums, mais tab... on en parle à tous les jours comme si ça existait encore.»
À ses yeux, Fiori et Harmonium, c’était plus que de la musique. «Ça fait partie de la culture et du développement de l’industrie musicale québécoise.»
Dire, se souvient Mike Gauthier, que Harmonium avait été rejeté par tout le monde au Québec à ses débuts. Il a fallu qu’ils signent avec une compagnie de l’Ontario pour sortir leurs premiers albums.»
L’histoire retiendra finalement qu’ils sont devenus un des plus grands groupes que le Québec a vu naître sur ses terres.