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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Séisme monstre: une nuit interminable pour les Marocains d’ici

Plusieurs ont passé de longues heures à s’assurer que leurs proches étaient en sécurité

Thami Dehaoui, rencontré samedi par Le Journal dans son salon de coiffure, reste attentif aux derniers développements en lien avec le séisme survenu au Maroc, bien que sa famille soit épargnée.
Thami Dehaoui, rencontré samedi par Le Journal dans son salon de coiffure, reste attentif aux derniers développements en lien avec le séisme survenu au Maroc, bien que sa famille soit épargnée. Photo Agence QMI / Sidney Dagenais
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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2023-09-09T22:17:34Z
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Plusieurs membres de la communauté marocaine du grand Montréal ont été incapables de fermer l’œil dans la nuit de vendredi à samedi, espérant de tout cœur que le séisme qui a ravagé leur pays d’origine avait épargné leurs proches.

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«J’ai passé toute la nuit dans les [médias] d’information», résume Youssef Kantari, propriétaire de la boucherie Walima, sur la rue Jean-Talon, à Montréal.

«Notre famille a passé toute la nuit dehors parce qu’ils ont peur qu’un deuxième tremblement de terre se produise», ajoute-t-il.

L’inquiétude se lisait sur le visage de l’ensemble des Marocains rencontrés par Le Journal samedi, alors que d’heure en heure, le bilan des victimes continuait de s’alourdir.

Youssef Kantari, propriétaire de la boucherie Walima, sur la rue Jean-Talon, à Montréal.
Youssef Kantari, propriétaire de la boucherie Walima, sur la rue Jean-Talon, à Montréal. Photo Agence QMI / Sidney Dagenais

On comptait jusqu’à tout récemment plus de 2000 décès et autant de blessés.

La secousse tellurique qui a fait trembler le Maroc fut de magnitude 6,8 à 23h11, heure locale, selon l’Institut de géophysique américain (USGS).

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Le village de Tafeghaghte, à 60 km au sud-ouest de Marrakech, a été presque entièrement décimé par le tremblement de terre, dont l’épicentre ne se trouve qu’à une cinquantaine de kilomètres, selon une équipe de l’AFP.

Communication difficile

Les dégâts sont tels que le partage d’informations a été affecté.

«Il y avait même des parties [du pays] où il n’y avait plus de réseau pour communiquer avec les gens, c’est ça qui a créé un peu de peur aussi», a indiqué Mouslih Yassine, employé au Cybercafé Amistad, dont les parents sont à Casablanca, ville située au nord de Marrakech.

Les personnes interrogées par Le Journal étaient néanmoins toutes soulagées de savoir que leur entourage était en sécurité.

«Notre cœur est avec les familles qui ont perdu des proches, mais on se dit quand même être chanceux que ce n’est pas arrivé dans une ville peuplée comme Casablanca», souligne Ayoub Machaar, qui est venu prendre des nouvelles de ses compatriotes au Amistad.

Ayoub Machaar est venu samedi prendre des nouvelles de ses compatriotes au Cybercafé Amistad, après le séisme qui a fait des ravages au Maroc.
Ayoub Machaar est venu samedi prendre des nouvelles de ses compatriotes au Cybercafé Amistad, après le séisme qui a fait des ravages au Maroc. Photo Agence QMI / Sidney Dagenais

Pincement au cœur

Que des connaissances aient été touchées ou non par le drame, les Marocains installés ici ont un pincement au cœur en constatant les dommages causés par le séisme.

Ayoub Machaar remet d’ailleurs souvent les pieds au Maroc. «C’est comme un devoir annuel», illustre-t-il.

Au salon de coiffure Marrakech, Thami Dehaoui avait, lors de notre passage, les yeux rivés sur une petite télévision, où la chaîne Al Jazeera diffusait en continu les derniers développements sur la catastrophe.

«Toute ma famille est là-bas, mais tout le monde est sauf, assure-t-il. On est loin. Vraiment, c’est difficile.»

  • On compte plus de 100 000 personnes d'origine marocaine au Canada, selon un recensement de 2016. Près de 86 000 sont au Québec.
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