Santé Québec: une rémunération quadruplée pour Christiane Germain


Patrick Bellerose
La présidente du conseil d’administration de Santé Québec, Christiane Germain, recevra une rémunération de 173 000$, soit quatre fois plus que prévu il y a un an à peine.
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En effet, un décret adopté en mars 2023 prévoit une compensation de 42 400$ pour ce poste nouvellement créé.
Il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’un poste à temps plein. Les membres d’un CA assurent une supervision de la direction et participent à des réunions pour déterminer les grandes orientations.
Mais au moment d’adopter la nomination de la toute première présidente, mercredi dernier, le Conseil des ministres a multiplié par quatre sa rémunération.
Vendredi, le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, n’a pas souhaité expliquer les raisons derrière cette modification, dirigeant plutôt les questions vers les emplois supérieurs.
«En vertu de son décret de nomination du 22 mai 2024, et des modifications qui ont été apportées le 22 mai 2024 au décret 221-2023, madame Christiane Germain reçoit une rémunération annuelle de 173 000$ pour exercer la fonction de membre indépendante et présidente du conseil d’administration de Santé Québec», confirment les emplois supérieurs, comme d’abord rapporté par Le Soleil.
Machines Nespresso
Pour le député solidaire Vincent Marissal, cette hausse importante «laisse encore une fois planer des soupçons de nomination partisane».
Le critique en matière de santé se dit «un peu mal à l’aise» devant la nomination de cette proche du ministre Christian Dubé. «Est-ce qu’il n’y avait pas quelqu’un d’autre? Il fallait absolument que ce soit Mme Germain?», demande-t-il.
Vincent Marissal se désole également d’entendre la nouvelle présidente du CA parler de «l’expérience-client» au sujet des patients dans le réseau de la santé.
«Quoi, elle va mettre des machines Nespresso à côté des lits d’hôpitaux ou des petits chocolats le soir avant qu’on se couche? Je trouve vraiment que c’est déconnecté de la réalité», dit celui qui préférerait l’entendre parler des conditions de travail et des délais d’attente interminables à l’urgence.
À l’autre bout du spectre politique, le Parti conservateur du Québec s’étonne aussi de voir Christian Dubé nommer cette amie de longue date et ex-conjointe à un poste aussi important. Le PCQ n’a aucun problème avec le fait qu’elle provienne du secteur privé. «Notre problème, c’est le copinage», affirme son chef, Éric Duhaime.
Une voiture pour Biron
Par ailleurs, le décret pour la nomination de la présidente et cheffe de la direction de Santé Québec révèle que Geneviève Biron pourra compter sur une voiture fournie par Québec, en plus de ses généreux émoluments.
«Santé Québec fournit à madame Biron pour son usage personnel et professionnel une automobile d’une marque et d’une catégorie convenant à son poste», affirme le décret, sans plus de précision.
La nouvelle agence «assume les frais d’immatriculation et d’assurances ainsi que les dépenses de fonctionnement et d’entretien de cette automobile», peut-on lire.
Cela s’ajoute à son salaire de 652 050$ pour les deux premières années. Officiellement, sa compensation annuelle s’élève à 567 000$, mais une prime de 15% lui est accordée pour les deux premières années de son mandat de trois ans.
«Je pense qu’elle est capable de se payer un char», lance Vincent Marissal.
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