Sandro Grande victime de menaces de mort
Kevin Crane-Desmarais | TVA Nouvelles
En pleine controverse sur les propos qu’il a tenus contre Pauline Marois et les souverainistes, Sandro Grande et sa famille ont reçu des menaces de mort. L’ancien joueur de l’Impact vit des moments difficiles avec ses proches.
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«J’ai besoin de temps pour moi et ma famille. J’ai besoin de protéger mes enfants en ce moment», écrit Sandro Grande dans un échange de messages avec TVA Nouvelles.
C’était la seule réaction de Grande depuis la volte-face du CF Montréal, avant l’organisation d’un point de presse qui a lieu ce jeudi midi.
Tous les partis politiques s’étaient unis la semaine dernière pour s’insurger contre sa nomination comme entraîneur de l’équipe réserve du Bleu-Blanc-Noir.
L’ancien joueur de l’Impact considère qu'il est injustement traité. Grande et son entourage veulent démontrer qu’il a fait toutes les démarches nécessaires pour obtenir un pardon.
En 2012, il a donné des conférences dans des écoles pour sensibiliser les jeunes sur la mauvaise utilisation des réseaux sociaux.
Soccer Québec avait salué sa démarche: «vous tenez vos engagements, ce qui nous donne raison de vous avoir fait confiance », indiquait Brigitte Frot directrice de Soccer Québec de l'époque dans un courriel envoyé à Sandro Grande.
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Grande dit s’être excusé au Parti Québécois durant une rencontre avec un de leurs représentants et des membres de Soccer Laval à leur bureau le 3 octobre 2012.
Voici un extrait du rapport interne du PQ de cette rencontre que nous avons obtenu.
«Il s’excuse des propos insultants tenus. Il n’a aucune justification. Il demande à tous ceux et celles qu’il a insultés de lui pardonner», expliquait Michel Leduc, président régional de Laval pour le PQ.
Lors de cette rencontre, Grande a toutefois nié être l’auteur du tweet sur Pauline Marois.
«J’ai accepté les excuses de Sandro au nom des péquistes et des citoyens qui ont appuyé le PQ aux dernières élections. Je crois que nous avons obtenu à tout le moins des excuses officielles. C’est un jeune homme de 35 ans que j’avais devant moi, qui a fait une énorme bêtise, qui le regrette, qui se sent coupable, qui se sent également surveillé et qui doit faire réparation, j’ose croire qu’il a compris la leçon.»
Joint par TVA Nouvelles, Michel Leduc affirme avoir communiqué à l’équipe de Pauline Marois les détails de cette rencontre. Le président régional de Laval avait échangé des courriels avec l’attaché de presse de la première ministre, Jean Bissonnette.
À la suite de ses révélations, le PQ a réagi par message à TVA Nouvelles.
«M. Grande n’a jamais offert des excuses à Mme Marois ni au Parti d’une part, mais surtout il a toujours nié être l’auteur du gazouillis dans lequel il souhaitait la mort de Mme Marois, prétextant que son compte a été piraté le temps d’un seul gazouillis. On ne peut s’excuser de quelque chose dont on ne prend pas la responsabilité. Il n’a jamais reconnu les conséquences de ses mots et le communiqué émis par le CF Montréal banalisait clairement la gravité de ses propos. Dans le contexte d’une nomination importante du CF Montréal, des discussions avec une instance locale dont nous n’avons aucune trace ne convient nullement à la gravité de la situation. Nous avons pris acte et salué les excuses claires et spécifiques du CF Montréal envers notre première ministre, Mme Marois, le Parti Québécois et ses membres et envers tous les indépendantistes», fait savoir Laure-Chouinard-Thuly, directrice des communications et des opérations du PQ.
«Stupides et colons»
Au lendemain de l’attentat politique du Métropolis où l’on visait la première ministre du Québec, Pauline Marois, Sandro Grande avait publié un tweet, qu’il nie être l’auteur: «la seule erreur que le tireur a commise la nuit dernière, c’est de rater sa cible!!! Marois!!! La prochaine fois mon gars! J’espère!».
Sur Facebook, il avait qualifié les souverainistes de « stupides » et de «colons».
Sandro Grande travaillait pendant cette période au club de soccer les Étoiles-de-l’Est de Laval. Il avait été suspendu sans salaire pendant deux semaines. Soccer Laval l’avait aussi mis en garde d’un renvoi en cas de récidive.
Le maire de Laval a réagi à l’affaire Grande mardi dernier après le conseil de ville. À TVA Nouvelles, il a averti les deux clubs de soccer de Laval.
«Les propos tenus par Sandro Grande sont inacceptables. J’invite les organismes à y penser deux fois pour la prochaine personne qui vont embaucher. Nous, la Ville, on n’est pas responsable de ses embauches qui ont été faites dans le passé. On n’était pas au courant dans le passé des propos qui ont été tenus», explique Stéphane Boyer.
Avant d’accepter le poste d’entraîneur-chef pour l’équipe réserve du CF Montréal, Sandro Grande était depuis les deux dernières années le directeur technique du FC Laval.