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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Salons de beauté en faillite: des investisseurs séduits sur les réseaux sociaux se disent floués

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Photo portrait de Élizabeth Ménard

Élizabeth Ménard

2025-03-07T05:00:00Z
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Investir ses économies dans une petite entreprise qui recrute sur les réseaux sociaux peut s’avérer risqué, préviennent des experts.

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La vingtaine de petits investisseurs qui ont conjointement misé plus de 700 000$ dans Soins Karismä, ont été attirés par de séduisantes publicités, sponsorisées sur le réseau social Facebook, mettant de l’avant des actions à 1500$ et la «croissance remarquable» de l’entreprise.

«Vous recevrez des dividendes tous les trois mois, vous permettant de récolter les fruits de la croissance rapide de nos activités», était-il entre autres écrit.

Or, l’entreprise a fait faillite après un peu plus d'un an d’activité.

Capture d’écran J.E
Capture d’écran J.E

La prudence est donc de mise face à ce type d’offres alléchantes, estiment des experts.

D’abord, Soins Karismä et ses dirigeants n’étaient pas inscrits auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’un des critères à respecter pour vendre des produits financiers au grand public.

«Pour les très petites entreprises, il y a une voie à suivre qui est quand même très stricte. On ne peut pas vendre des actions comme ça, au grand public, et tout simplement être candide et dire: je ne savais pas, je ne connaissais pas la loi», explique le planificateur et chroniqueur financier Fabien Major.

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Une entreprise qui veut vendre des actions sans être inscrite à l’AMF peut seulement le faire auprès d’un groupe restreint de personnes qui comprend les investisseurs qualifiés, les amis très proches et les administrateurs de l’entreprise.

De petits investisseurs

Près de la moitié des personnes qui ont investi dans Soins Karismä étaient de petits investisseurs qui y ont mis des montants de moins de 20 000$, certains grâce à une carte de crédit ou un prêt personnel.

L’homme d’affaires Serge Beauchemin, à la tête de la firme d’investissement AQC Capital, rappelle qu’investir dans une jeune entreprise, ou une startup, est l’investissement «le plus risqué qui soit».

«Si vous ne connaissez pas les individus qui portent l’entreprise et que vous n’avez pas de compétences [en investissement], vous n’avez pas ce qu’il faut pour évaluer la valeur de cet investissement», souligne-t-il.

Fabien Major renchérit: «Ça ne s'adresse pas aux petits investisseurs quand on a les mots startup, recherche, exploration, etc. Ça s'adresse à une clientèle cible pour ne pas que des gens se retrouvent dans le pétrin.»


Sur son site web, l’AMF propose un outil simple et gratuit pour vérifier si une entreprise ou un individu est autorisé à vendre des produits financiers: lautorite.qc.ca.

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