Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Rosalie Vaillancourt se confie avec douceur sur la maladie de sa sœur

Pour plus d'informations, rendez-vous sur rosalievaillancourt.com

Partager

Marjolaine Simard

2025-11-06T11:00:00Z
Partager

L’été dernier, Rosalie a pris la route à bord de son véhicule récréatif, d’abord pour sa tournée de spectacle MILF, puis pour la campagne NOUS du Fonds des médias du Canada. Du Québec aux Maritimes, elle a parcouru les routes pour rencontrer les gens et leur poser une question simple, mais profonde: quel film ou quelle série d’ici les a marqués au point de les façonner? Aujourd’hui, elle revient sur ces aventures humaines, mais aussi sur des aspects plus personnels: son rôle de mère, son désir d’agrandir sa famille, la confiance en elle qu’elle a acquise grâce à Sortez-moi d’ici! et le combat de sa sœur, pour qui elle souhaite être plus présente.

• À lire aussi: Rosalie Vaillancourt transportée à l’hôpital après un accident de la route

• À lire aussi: Guy Jodoin explique pourquoi «Sortez-moi d'ici!» a été le projet le plus difficile de sa carrière

• À lire aussi: Rosalie Vaillancourt change de coiffure et elle y voit une ressemblance avec René Simard

Rosalie, tu as beaucoup voyagé dans les derniers mois. Aimes-tu prendre la route?

J’adore ça! Dans le cadre de la campagne Histoires d’être NOUS, j’ai rencontré des gens qui m’ont raconté des choses très touchantes. Comme cette dame qui pleurait en me parlant de Soirée canadienne qu’elle écoutait avec sa mère durant ses derniers moments. Tu sais, j’ai vécu quelque chose de similaire, car avec mon beau-papa, avant son décès, on regardait le hockey avec lui à l’hôpital. La télé devient vraiment un accompagnateur. Il y a aussi tellement de personnes seules qui ont besoin d’une attache. Certaines ont même pu avoir des conversations très profondes avec leur famille grâce à ce qu’elles regardaient à la télévision. Ça ouvre des portes. Ce qui vient des États-Unis ne nous rejoint pas toujours, car on vit dans une réalité différente de la leur.

Publicité

Sans la télé, tu ne serais peut-être pas devenue la Rosalie Vaillancourt qu’on connaît aujourd’hui...

Non, vraiment pas! C'est elle qui m'a poussée vers l'humour et qui a coloré mon style avec ses références, comme Dominique Michel. Et aussi La petite vie, avec son côté absurde, qui m'a montré qu'on pouvait parler de n’importe quoi et le rendre hilarant, surtout avec des personnages, des costumes, du maquillage. J'ai compris très jeune qu'on pouvait faire de l'humour avec un simple décor en carton.

Tu sembles aimer aller à la rencontre des gens...

Quand j’étais plus jeune, j'écoutais La petite séduction et je me disais: «C'est ça que je veux faire!» Cette passion m'anime toujours. J'adore être en contact avec les gens. Ils s'ouvrent davantage quand ils sentent qu'on les écoute sincèrement, et pas seulement pour les besoins de la télévision. Je m'intéresse vraiment à eux, avant et après le tournage.

C’est très touchant que tu ressentes cette forte empathie envers les gens. Cette grande sensibilité, c’est peut-être un aspect de toi que l’on voyait moins avant et qui commence à émerger...

J’ai toujours eu ça en moi, mais ce milieu peut être intimidant. Tu ne peux pas tout dévoiler d’un coup. Ta vulnérabilité, ton vrai toi, tu as tendance à le cacher pour donner ce qu’on attend de toi. Et je n’ai pas envie d’être blessée non plus. Être naturelle devant les gens, ça me stresse encore énormément, parce qu’à la télé, on n’a jamais vraiment la chance de l’être. Une entrevue, ça dure 15 minutes. Il faut que tu sois punché et que tu donnes envie aux gens d’acheter des billets. C’est beaucoup de pression. Par exemple, aux Prix Gémeaux, il a fallu que je lâche prise, car ç’a été pour moi l’un des moments les plus gênants et confrontant de ma vie sur scène.

Publicité

Photo Éric Myre
Photo Éric Myre

Peux-tu nous expliquer pourquoi?

Mon amie Léane Labrèche-Dor est venue m’aider à la maison. Elle m’a fait pratiquer mon discours en talons hauts. Moi, je lui disais: «Il n’y a pas assez de blagues, les gens ne riront pas. Ils s’attendent à ce que je les fasse rire!» Et elle me répondait: «Non! Montre ces beaux côtés de toi que nous, tes amis et ta famille, on connaît. Il faut que le public les voie aussi!» Ça m’a encouragée à montrer cette autre facette peut-être plus fragile. C’est sûr que je l’offre plus facilement à mes proches, mais j’ai l’impression qu’on ne peut pas montrer sa vulnérabilité d’un seul coup, car il devient plus facile de se faire attaquer.

Cette humanité qui émerge depuis un moment à l’écran t’attire pourtant une grande vague d’amour du public...

Tant mieux si c’est le cas! Je pense que les gens l’ont remarqué à partir du moment où j’ai participé à Sortez-moi d’ici!, autant comme participante que comme animatrice. Ça a changé un peu leur regard, je crois. Sortez-moi d’ici! a vraiment changé beaucoup de choses. J’y ai appris à me faire confiance. Je me disais: «Vas-y, tu vas avoir du fun!» Mais en même temps, j’avais peur de ne pas être assez drôle. Moi qui aime être bien préparée, là, tu perds complètement le contrôle.

PHOTO FOURNIE PAR TVA
PHOTO FOURNIE PAR TVA

Et qu’est-ce que cette expérience a changé en toi?

Aujourd’hui, j’ose plus. J’essaie de nouvelles choses sur scène. J’écris des numéros que je n’aurais jamais osé tester avant sans avoir consulté au préalable deux ou trois auteurs. Avant, j’avais besoin que tout le monde m’approuve avant de croire que c’était drôle. Maintenant, j’en ai beaucoup moins besoin.

Publicité

PHOTO COURTOISIE
PHOTO COURTOISIE

Tu écris donc tes propres textes...

Je suis dyslexique et mon TDA est tellement prononcé que je pourrais presque demander une allocation au gouvernement! Mais j’ai trouvé des trucs. J’écris souvent à la main plutôt qu’à l’ordi, parce que ça bouge moins devant mes yeux. J’écris en morceaux, un peu décousus, et ensuite je recolle le tout. Après, il faut généralement que quelqu’un passe derrière moi pour remettre de l’ordre dans tout ça, parce que mes idées fusent dans tous les sens.

Tu as un esprit effervescent. C’est sûrement difficile à gérer au quotidien, mais ça apporte aussi une grande originalité...

C’est positif, mais ça montre aussi à quel point ma vie peut être désorganisée. Dans le travail, je me sens à ma place, utile et appréciée des gens avec qui je collabore. Mais dans le reste de ma vie, je me sens souvent dépassée et trop éparpillée.

Comment gères-tu l'équilibre entre ton travail et ton rôle de mère, avec Marguerite qui approche de ses quatre ans?

Je l'emmène parfois et je limite la durée de mes absences. En réalité, le vrai sacrifice, c’est la culpabilité que je ressens quand je pars. Pour mon conjoint, c'est un sacrifice constant puisqu'il reste avec notre fille et doit me donner fréquemment des nouvelles. (rires) Mais je suis très souvent là aussi. Je prends toujours le temps d’aller mener ma fille à la garderie et d’aller la chercher. Après, on joue beaucoup ensemble. Chez nous, il y a toujours quelque chose d’organisé. Même quand il ne fait pas beau, ça ne nous arrête pas. On enfile nos bottes, on prend nos parapluies et on part sauver les vers de terre!

Publicité

Tu souhaites avoir une autre enfant aussi...

On ne sait pas si on va être capables d’avoir un deuxième enfant. On essaie beaucoup, mais moi, dans trois ou quatre mois, si ça n’arrive pas, je vais peut-être décider de mettre ce projet de côté. Je n’ai pas envie non plus de me mettre sur pause pendant trois ans. Si ma tournée actuelle ne dure qu’un an et demi, c’est justement pour laisser de la place à un bébé. Je pensais que je serais déjà enceinte à la fin de la tournée, que je serais rendue à quatre ou cinq mois et prête à ralentir. C’était mon idéal. Mais la vie en a décidé autrement. Ça ne se passe pas toujours au moment qu’on imagine. On ne peut pas tout planifier.

La vente des chandails de ton spectacle MILF sert aussi à amasser des fonds pour ta sœur. Tu as annoncé qu’elle souffrait de la sclérose en plaques. Comment va-t-elle aujourd’hui?

J’ai appris son diagnostic alors que j’étais en plein rodage de mon spectacle, au tout début de ma tournée en décembre 2023. Elle m’a appelée pour me dire: «Bon, je pense que j’ai la sclérose en plaques», parce qu’elle ne marchait plus. Aujourd’hui, elle se déplace en fauteuil roulant. En ce moment, elle est à l’hôpital. C’est énormément d’adaptation, d’autant plus qu’elle a quatre enfants. Elle ne peut plus travailler, chaque geste est un effort, et elle souffre beaucoup.

Comment l’accompagnes-tu dans cette épreuve?

La seule chose que je peux faire, c’est l’appeler tous les jours. Parfois juste pour entendre sa respiration, mais ça compte. C’est une des personnes les plus importantes dans ma vie. J’ai une sœur plus de mon âge, mais elle, c’est ma grande sœur; elle a 10 ans de plus que moi. Elle est comme une deuxième mère. On s’appelle tous les jours, on rit de nos parents, on parle de mes neveux et nièces, elle me donne des conseils... Cette relation-là est si précieuse. Quand ma tournée sera finie, je pourrai l’accompagner davantage. Et je sais qu’un jour, si mes parents ne sont plus là, ce sera à moi de prendre soin d’elle.

Que te souhaite-t-on pour la suite?

Un bébé, évidemment, et encore de beaux projets.

À voir aussi:

Publicité
Publicité