Attentat à la pudeur: «Roland de Québec» reconnu coupable

Même si le juge venait de le déclarer coupable en ne lui donnant « aucune crédibilité », le « photographe des stars » Roland Lachance a continué de nier l’agression sexuelle d’un garçon de 14 ans, à l’été 1977.

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Âgé de 89 ans, Roland Lachance s’est présenté en retard au palais de justice pour connaître le verdict du juge dans son dossier. Ce n’était toutefois pas la première fois que l’homme se faisait attendre devant le tribunal pour faire face aux accusations d’attentat à la pudeur et de grossière indécence.

À l’été 1977, Roland Lachance faisait des photos dans le cadre du passage d’un cirque ambulant sur les terrains de place Fleurs-de-Lys. La victime de 14 ans s’était rendue sur place à vélo avec des amis lorsque l’accusé lui a proposé 10 $ pour tenir une pancarte faisant la promotion de prise de photos avec un clown.

Sur l’heure du midi, le photographe avait invité l’adolescent dans sa roulotte où il développait ses photos. Une photo du sexe de la victime avait d’abord été prise avant que l’accusé demande au jeune s’il pouvait se masturber.

Roland Lachance avait ensuite fait une fellation à l’adolescent. Ce dernier avait quitté sans demander son 10 $ et sans en parler à quiconque. Ce n’est que quelques décennies plus tard, en voyant le photographe de Québec être honoré pour sa carrière dans le cadre d’un reportage, qu’il avait reconnu son agresseur et porté plainte. 

Aucune crédibilité 

Le juge Steve Magnan n’a donné « aucune crédibilité » au témoignage de l’accusé, qui affirmait que c’était le maître de cérémonie du cirque qui avait agressé l’adolescent en sa présence. À l’inverse, selon le tribunal, le témoignage de la victime ne présentait « aucune hésitation ou imprécision » malgré le malaise palpable de l’homme maintenant âgé de 59 ans. 

Roland Lachance a donc été reconnu coupable d’attentat à la pudeur, mais il a été acquitté de l’accusation de grossière indécence notamment parce que la victime avait acquiescé à ce que l’accusé se masturbe devant lui. 

Or, malgré le verdict, Roland Lachance ne reconnaît toujours pas les faits. « Je n’ai pas à m’excuser, ce n’est pas vrai », a-t-il dit quelques instants après avoir été déclaré coupable. Le procureur Michel Bérubé a indiqué qu’il entendait demander une peine d’emprisonnement ferme pour l’homme, et ce, même s’il est âgé de 89 ans. 

Roland Lachance est dans l’attente d’un autre verdict, cette fois pour des gestes à caractère sexuel survenus en 1990. 

– Avec la collaboration de l’Agence QMI