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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Roe c. Wade fait des petits jusqu'au Québec

Courtoisie
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Photo portrait de Nora T. Lamontagne

Nora T. Lamontagne

2022-06-25T22:29:29Z
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Des groupes antiavortement ont profité du recul historique du droit à l’avortement aux États-Unis, vendredi, pour se faire voir et entendre avec force au Québec.  

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Quelques heures après la décision de la Cour suprême américaine, Maya Toussaint découvrait un dépliant «graphique, rempli d’images de fœtus disséqués» dans sa boîte aux lettres.

«C’est d’une violence... C’est vraiment très troublant de savoir que ça a été distribué dans mon quartier», témoigne la femme de 41 ans qui habite Le Plateau-Mont-Royal, à Montréal. 

Des dizaines de résidents des alentours ont reçu la même documentation bilingue, produite par le groupe antichoix Canadian Center for Bio-Ethical Reform. 

«L’avortement est une violation des droits humains. Aidez-nous à y mettre fin», peut-on y lire.

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«Ça me dépasse que ça se soit retrouvé dans ma boîte à malle. Ma fille de 10 ans et mon fils de 8 ans auraient pu tomber dessus», se choque Marie-Claire Lemieux, qui dénonce cet opportunisme.

«C’est des droits qu’on prend pour acquis au Québec, et on réalise pour la première fois depuis très longtemps que c’est fragile», laisse tomber la travailleuse de la santé et résidente du Centre-Sud.

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Au centre-ville de Montréal, une poignée de militants de la même organisation ont aussi sollicité des passants en anglais vendredi et hier, armés de pancartes extrêmement explicites. 

Campagnes «sournoises»

Toute cette activité soudaine des organismes antichoix ne surprend pas outre mesure la directrice générale de SOS Grossesse, Sylvie Pedneault. 

«On s’attend à ce qu’ils soient de plus en plus présents, qu’ils considèrent avoir une légitimité», affirme-t-elle.

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D'ailleurs, leur présence n'est plus visible qu'à Montréal. Campagne Québec-Vie, un regroupement opposé à l’avortement, a pignon sur rue à Québec depuis peu, souligne Mme Pedneault. 

Elle dénonce la stratégie du mouvement antichoix, basé sur des campagnes «sournoises» et coordonnées de désinformation. 

Pour sa petite équipe, c’est «beaucoup d’énergie perdue» que de devoir démentir les fausses informations qui en découlent plutôt que d’accompagner les femmes dans leur décision, quelle qu’elle soit. 

«On prévoit que beaucoup de femmes vont nous appeler parce qu’elles sont confuses par rapport à l’information réliée à l’interruption de grossesse [et diffusée par les antichoix]», s’inquiète la directrice de l’un des trois seuls organismes libre choix du Québec. 

Inacceptable pour Montréal

Pour sa part, le cabinet de la mairesse de Montréal dénonce «une initiative qui n'a tout simplement pas sa place, ni ici, ni ailleurs». 

«Après une journée sombre pour le droit des femmes aux États-Unis, la vue de ces feuillets distribués dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal est révoltante et inacceptable», ajoute-t-on. 

Photo AGENCE QMI, MAXIME DELAND
Photo AGENCE QMI, MAXIME DELAND

Néanmoins, Montréal ne dispose d’aucun levier réglementaire pour empêcher la distribution de ces dépliants, a précisé le cabinet par écrit. 

Des manifestations pro-choix sont prévues aujourd'hui devant tous les palais de justice du Québec. 

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