Rien ne va plus pour les Broncos


Stéphane Cadorette
Les problèmes offensifs des Broncos ne devaient être que temporaires. Russell Wilson allait traverser une phase normale d’adaptation puis exploser. Après 10 semaines, la machine tourne toujours au ralenti et autant l’équipe que le quart-arrière doivent se demander dans quelle galère ils sont embarqués.
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Non seulement l’explosion se fait toujours attendre, mais c’est plutôt l’implosion. Les Broncos, malgré une unité défensive absolument dominante, peinent avec un dossier de trois victoires et six revers.
Tout ça parce que l’attaque, qui devait les propulser vers de nouveaux sommets avec l’arrivée d’un quart-arrière étoile, croupit dans les bas-fonds du circuit.

En effet, à Denver, c’est tout ou rien cette saison, dépendant de quel côté du ballon on se situe. La défense ne donne que 16,6 points par match, ce qui constitue le meilleur rendement dans la NFL. Pendant ce temps, l’attaque ne produit que 14,6 points par match, la pire moyenne dans la ligue.
Croyez-le ou non, selon CBS Sports, pas une équipe n’a terminé au premier rang défensif et au dernier rang offensif dans la même saison depuis les Steelers de 1946. La saison en cours des Broncos devient donc carrément une anomalie historique.
Wilson en arrache
Quand les Broncos ont fait cadeau de cinq choix au repêchage aux Seahawks, il était difficile de s’attendre à ce que la méga transaction se dégonfle à ce point pour eux.
Pour la première fois de sa superbe carrière, Russell Wilson ne complète pas 60% de ses passes. Ses sept passes de touchés en huit départs (il a raté un match) en font le quart-arrière partant le moins productif à ce chapitre.

Selon le site Pro Football Focus, qui note les joueurs en analysant chacun de leurs jeux, Wilson croupit au 32e échelon des quarts-arrières. Il y a un an, il logeait au 16e rang. Deux ans plus tôt, il était même classé au tout premier échelon. On parle ici d’une chute vertigineuse.
Les Seahawks, qui ont notamment mis la main sur le 9e choix du dernier repêchage (le bloqueur Charles Cross), ainsi que le 40e (le secondeur extérieur Boye Mafe), ont déjà solidifié leurs rangs avec deux contributeurs réguliers.
C’est sans parler qu’ils détiennent les choix de première et de deuxième ronde de leur partenaire de danse au printemps prochain. Vu le piètre rendement des Broncos, les Seahawks parleraient au septième rang si la saison prenait fin aujourd’hui. Bref, Seattle qui rit, Denver qui pleure.
Plusieurs problèmes
En plus de Wilson qui semble hésitant et imprécis, tout s’effondre autour de lui. Il a déjà été victime de 29 sacs cette saison et pourrait vivre pire que sa «marque» personnelle de 51 sacs encaissés en 2018.
La ligne à l’attaque, même avant d’être criblée de blessures comme elle l’est actuellement, ne semblait pas se défoncer pour protéger Wilson adéquatement.
Depuis quelques semaines, toutes sortes d’histoires étranges sur l’attitude particulière de Wilson le dépeignent comme un leader qui n’attire plus le respect des troupes.
Il fallait voir les anciens des Seahawks qui ont évolué aux côtés de Wilson se présenter à Seattle lors du premier match de la saison. Leur présence et leur comportement exalté voulait tout dire. C’est du côté des Seahawks plutôt que de Wilson qu’ils se rangeaient dans ce conflit réglé par la transaction.
Évidemment que Wilson n’est pas la source de tous les problèmes des Broncos, mais il a été amené à Denver à fort prix, avec un scintillant contrat de 245 millions, dont 165 garantis, afin d’élever l’équipe. Il n’y arrive tout simplement pas et il se fait tard.
Sa ligne offensive ne l’aide pas. Le jeu au sol, qui n’a toujours pas enregistré une course de 20 verges ou plus cette saison, ne l’aide pas. Le nouvel entraîneur-chef Nathaniel Hackett, dépassé par les événements, ne l’aide pas.

Malgré tous ces facteurs aggravants, Russell Wilson devait faire partie de cette denrée rare de quarts-arrières capable de transformer une équipe.
Le constat d’échec est frappant et c’est un désastre pour les Broncos.
Mes prédictions de la semaine 11
JEUDI
MON CHOIX
- Tennessee à Green Bay TITANS
DIMANCHE
MES CHOIX
- Chicago à Atlanta (13 h) BEARS
- Caroline à Baltimore (13 h) RAVENS
- Cleveland à Buffalo (à Detroit) (13 h) BILLS
- Washington à Houston (13 h) COMMANDERS
- Philadelphie à Indianapolis (13 h) EAGLES
- NY Jets en Nouvelle-Angleterre (13 h) PATRIOTS
- LA Rams à La Nouvelle-Orléans (13 h) SAINTS
- Detroit à NY Giants (13 h) GIANTS
- Las Vegas à Denver (16 h 05) BRONCOS
- Dallas à Minnesota (16 h 25) VIKINGS
- Cincinnati à Pittsburgh (16 h 25) STEELERS
- Kansas City à LA Chargers (20 h 20) CHIEFS
LUNDI
MON CHOIX
- San Francisco en Arizona (à Mexico) (20 h 15) 49ERS
*Équipes en congé: Dolphins, Jaguars, Buccaneers, Seahawks
RÉSULTATS DE LA SEMAINE DERNIÈRE : 7 en 14 (50%)
RÉSULTATS CETTE SAISON : 94 en 150 (62,7%)
LES CHOIX DU JOURNAL
Bears de Chicago (3-7) vs Falcons d’Atlanta (4-6)
LA TORNADE FIELDS

Les Bears viennent de devenir la première équipe dans l’histoire à gagner au moins 225 verges au sol dans cinq matchs de suite et c’est grâce à l’éclosion de leur quart-arrière athlétique, Justin Fields. Il est d’ailleurs le seul pivot avec deux touchés de plus de 60 verges au sol dans la même saison. Les Falcons concèdent tout près de 400 verges par match (399,5), le deuxième pire total dans la ligue. Contre cette défense en papier mâché, Fields pourra même passer le ballon. Bears par 2
Panthers de la Caroline (3-7) vs Ravens de Baltimore (6-3)
PASSOIRE CONTRE LA COURSE

On voit mal comment les Panthers pourront freiner l’armée de terre des Ravens. À leurs trois derniers matchs, les Panthers ont été piétinés de 182 verges par la course en moyenne. À deux reprises, ils ont concédé plus de 200 verges au sol. Kenyan Drake n’est pas le plus intimidant porteur, mais en raison de la menace constante de Lamar Jackson, il fonctionne. Baker Mayfield revient au poste de quart pour les Panthers. C’est juste pour votre information, car ça ne change pas grand-chose... Ravens par 14
Browns de Cleveland (3-6) vs Bills de Buffalo (6-3)
BILLS DE... DETROIT
SO MUCH SNOW. 🥶🥶#GoBills | #BillsMafia pic.twitter.com/ThwcANSfaT
— Buffalo Bills (@BuffaloBills) November 18, 2022
Les prévisions météorologiques, qui laissaient entrevoir la tempête du siècle à Buffalo, ont forcé la NFL à déplacer le match à Detroit. C’est injuste pour les loyaux partisans des Bills, mais pour l’équipe, c’est peut-être un mal pour un bien. Dans le blizzard, les Browns, avec leur redoutable jeu au sol, auraient peut-être été mieux équipés que les Bills pour passer à travers le banc de neige. À Detroit, en terrain neutre, les Bills miseront sur leurs atouts habituels et prendront le contrôle. Bills par 10
Commanders de Washington (5-5) vs Texans de Houston (1-7-1)
VIVE HEINICKE!

Les Commanders tenteront pour la première fois depuis la semaine 1 de se retrouver avec une fiche positive. Même si Taylor Heinicke ne sera jamais leur quart-arrière de concession, il faut admettre que l’attaque joue de manière inspirée à ses côtés. Limité en talent, mais passionné et fougueux pour huit, il finit toujours par contrecarrer les plans de sa propre équipe. Ce cher Heinicke est tellement imprévisible qu’il pourrait même faire patate face aux Texans. Non, quand même... Commanders par 7
Eagles de Philadelphie (8-1) vs Colts d’Indianapolis (4-5-1)
DÉFAITE OPPORTUNE

Les Eagles ont subi leur première défaite au parfait moment. D’une part, c’est le coup de fouet rêvé pour les réveiller après un match d’une horreur sans nom de toute l’équipe. D’autre part, ils ne se retrouveront pas en décembre avec le fardeau d’une saison parfaite sur les épaules. Chez les Colts, Jeff Saturday va découvrir que Jalen Hurts, AJ Brown, une ligne offensive féroce et une défense productive, c’est bien plus ardu à jouer que des Raiders en chute libre. Eagles par 10
Jets de New York (6-3) vs Patriots de la Nouvelle-Angleterre (5-4)
AUTRE LEÇON DE VIE?

Les Jets ne sont clairement plus les bons vieux Jets. Ils peuvent très bien gagner ce duel. Mais au-delà des hypothèses, voici quelques faits. Depuis la saison 2001, les Patriots, dirigés bien sûr par le maître du machiavélisme Bill Belichick, montrent un écrasant dossier de 53-5 à la maison face à des quarts-arrières de première ou deuxième année. Zach Wilson est 0-3 face aux Patriots, avec sept interceptions. Les Pats ont gagné les 13 derniers duels face aux Jets. Patriots par 4
Rams de Los Angeles (3-6) vs Saints de La Nouvelle-Orléans (3-7)
L’OMBRE DES RAMS

Les Saints affrontent plus l’ombre des Rams que les Rams eux-mêmes. Matthew Stafford sera de retour, mais son receveur Cooper Kupp, son unique cible digne de confiance, ratera quelques matchs. La ligne offensive rapiécée perd des morceaux chaque semaine. La défense, même avec son excellence, Monsieur Aaron Donald, est maintenant 31e avec un triste taux de pression de 13,3%. Ce n’est pas comme si les Saints révolutionnaient le football, mais il faut un gagnant. Saints par 3
Lions de Detroit (3-6) vs Giants de New York (7-2)
PAUVRES LIONS!

Outre l’anomalie d’un solide match défensif de neuf points accordés aux Packers, les Lions continuent d’entretenir leur perpétuel état de putréfaction en défense. Trop cruel comme jugement? Quatre fois, ils ont donné au moins 400 verges. Une seule fois, l’équipe adverse n’a pas couru pour 100 verges contre eux. Six fois, ils ont donné au moins 27 points. Les Giants ne sont pas les plus productifs en attaque, mais à grands coups de Saquon Barkley, les quilles devant vont tomber. Giants par 6
Raiders de Las Vegas (2-7) vs Broncos de Denver (3-6)
UNE DOUBLE DÉROUTE

En se comparant entre eux, autant les Broncos que les Raiders se consolent presque. Les deux ont embauché un génie offensif comme pilote et s’enlisent. Les deux ont frappé fort sur le marché des transactions avec Russell Wilson et Davante Adams, pour des résultats médiocres. Les deux déçoivent offensivement. Le quart des Broncos est malmené par les fronts adverses, mais les Raiders sont bons derniers dans la NFL avec 10 sacs. C’est enfin sa chance de se gaver d’autre chose que du gazon. Broncos par 3
Cowboys de Dallas (6-3) vs Vikings du Minnesota (8-1)
DANGER DE RETOMBER

Les Vikings sont des candidats sérieux pour tomber de haut après un duel très émotif face aux Bills. Cependant, cette équipe est devenue tout simplement accro à ce genre d’émotions. Voilà sept semaines de suite que les matchs des Mauves se décident par une possession, la plus longue séquence du genre dans l’histoire. Ils sont 10-2 à leurs 12 derniers matchs à la maison. Les Cowboys jouent bien défensivement, mais donnent 143,1 verges par match au sol. Dalvin Cook en profitera. Vikings par 2
Bengals de Cincinnati (5-4) vs Steelers de Pittsburgh (3-6)
MATCH PIÈGE

Les Steelers ont renoué avec leur as chasseur de quarts TJ Watt la semaine dernière et ils sont maintenant 2-0 avec lui dans l’alignement cette saison. À la semaine 1, il avait tourmenté sans relâche Joe Burrrow et sa ligne offensive étourdie. Les Bengals sont toujours privés de Ja’Marr Chase. Ils ont aussi perdu cinq de leurs six derniers duels à Pittsburgh. Ils ont une meilleure équipe que les Steelers, mais c’est exactement le genre de match piège qu’ils peuvent échapper. Steelers par 1
Chiefs de Kansas City (7-2) vs Chargers de Los Angeles (5-4)
TROP DE BOBOS

S’il y a un club pour tenir tête aux Chiefs, c’est bien les Chargers. Depuis que Justin Herbert est devenu le quart des Chargers en 2020, l’équipe n’a gagné que deux de ses cinq duels face aux Chiefs, mais quatre de ces cinq duels ont été décidés par six points ou moins. Bref, il y a lieu de croire qu’une belle bagarre est dans l’air. Sauf que les Chargers sont comme toujours décimés. Face à une équipe de deuxième ordre, ça peut aller. Pas face à Andy Reid et sa bande. Chiefs par 6
49ers de San Francisco (5-4) vs Cardinals de l’Arizona (4-6)
HOLA MEXICO!

Après l’Allemagne dimanche dernier pour la NFL, place au Mexique lundi soir! Le pivot des Cardinals Kyler Murray demeure un cas incertain, lui qui a raté le match de dimanche dernier en raison d’une blessure à la jambe. Que ce soit Murray ou Colt McCoy, l’attaque sera vite submergée par le front défensif des 49ers, avec Nick Bosa en tête. La muraille défensive des Niners donne des miettes par la passe (197,9 verges par match). Et le jeu au sol des Cardinals? Quel jeu au sol? 49ers par 5