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Culture

Retrouvailles émouvantes pour Danny Gilmore et Gilles Renaud

Ne manquez pas «Alertes» le lundi à 21h sur les ondes de TVA et TVA+.

Bruno Petrozza / TVA Publications
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Marjolaine Simard

2024-11-28T11:00:00Z
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Danny Gilmore s'épanouit présentement sous les traits du sergent-enquêteur Guillaume Pelletier dans la série Alertes. Il est difficile de garder sous silence la brillante carrière de ce comédien qui nous séduit depuis presque 30 ans à la télévision, au cinéma et au théâtre. À 50 ans, l’acteur au parcours impressionnant fait le pari de rester curieux et ouvert face aux nouvelles générations, sans doute parce qu’il est lui-même père de deux garçons. Amoureux et passionné par ses engagements, il se livre à nous avec sincérité.

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Cette saison, la série Alertes est marquée par l’arrivée du père de ton personnage, incarné par Gilles Renaud. Que peux-tu nous dire à ce sujet?

Gilles incarne l’ex-policier Richard Pelletier. On comprend vite que leur relation est houleuse et marquée par un passé compliqué. Son père n’a pas vraiment été présent dans sa vie, et voilà qu’il veut s’impliquer, ce qui ne passe pas vraiment pour Guillaume. Cette saison, mon personnage doit aussi enquêter sur les meurtres de personnes âgées. Je trouve ça intéressant d'aborder le thème de l'âgisme, de l’écart entre les générations.

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Tu as joué avec Gilles Renaud dans le film Gaz Bar Blues, il y a près de 20 ans. Était-ce de belles retrouvailles?

C’était génial! C’est un acteur de formule 1. À 80 ans, il est professionnel, toujours préparé et peut se retourner sur un 10 cents! Je l’aime énormément. Il a vraiment apprécié le plateau d'Alertes. Parfois, le vendredi, on allait prendre une bière et il venait avec nous! C’est un homme doté d’une grande ouverture. Je trouve ça important, le mélange des générations.

Est-ce que cet intérêt pour le mélange des générations pourrait être lié au fait que tu es père de deux garçons, Joseph, qui vient d'avoir 9 ans, et Jacob, aujourd’hui âgé de 21 ans?

Absolument! Il faut se demander ce qu'on peut faire pour les générations suivantes. Personnellement, je refuse de devenir plus conservateur en vieillissant. Je veux rester ouvert aux jeunes générations. Je le fais autant pour moi et mes gars que pour mon métier d’acteur, où je suis souvent confronté à des rôles d’hommes blancs cisgenres déconnectés des évolutions de la société. Je me bats contre ça! C’est parfois difficile de voir clairement de quoi sera fait l’avenir pour mes enfants. Ce qui me rend heureux, c’est que mes deux garçons sont de grands lecteurs et ils utilisent les nouvelles technologies sans y être accros. Ce qui m’inquiète cependant, c’est l'accès à la propriété. Jacob, par exemple, a trouvé un super appartement avec des amis, mais ça lui coûte une fortune. Je me demande comment leur génération et les suivantes vont s’en sortir. Je songe à m'acheter une terre à bois ou un chalet. Quelque chose que je vais pouvoir leur léguer et où ils pourront avoir accès à la nature quoi qu’il advienne.

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Comment te décrirais-tu en tant que père ?

Quand tu as un enfant à 28 ans et un autre à 42, tu es forcément différent. Quand mon deuxième est né, je l'ai accueilli avec un meilleur bagage, je savais mieux où j'allais. Bien sûr, chaque enfant est différent, et chaque mère aussi. Heureusement, j'ai eu la chance d'avoir mes fils avec deux mères formidables avec qui je m’entends très bien. Avec mes enfants, j’essaie de communiquer et d'aborder des sujets importants pour les hommes, comme la toxicité de certains comportements. Mon père a grandi dans une ferme avec huit frères, et la communication n’était pas au centre de leur vie. J’ai tenté de briser cette chaîne. J’espère que mon travail permettra à mes fils de ne pas reproduire certains schémas.

Tu partages ta vie avec Lili Morin-Prévost depuis un certain temps. Vous semblez très heureux!

Lili et moi avons une vingtaine d’années de différence, mais nos parents ont le même âge. C’est comme si, d’une certaine manière, on se rejoignait. On a été élevés de façon similaire, on a traversé des expériences proches, et on a résolu nos problèmes de la même manière. Aujourd’hui, on est arrivés au même point. On vit ensemble, et depuis trois semaines, un petit chiot du nom de Charlot s’est ajouté à notre famille. Il a vécu quelques traumatismes, alors il est un peu anxieux. Il ne fait pas ses nuits. C’est comme un nouveau-né pour nous.

Tu t’es également découvert une passion pour la moto.

Ça fait trois ans que j'ai une moto. L’été dernier, ma blonde et moi, on est partis faire le tour de la Gaspésie. Lili est une excellente voyageuse!

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Tu es né à Farnham. Qu’est-ce que tu retiens de ta jeunesse à la campagne?

Dans un petit village, tout le monde te connaît. Il y a un vrai esprit de communauté. Cependant, je viens d’une famille avec une certaine réputation, alors c’était aussi un couteau à double tranchant. Le nom Gilmore attirait un certain respect, mais aussi une sorte de «Oh, attention, c’est un Gilmore!». Plus jeune, j’ai travaillé à la ferme, surtout à faire les foins.

Qu'est-ce qui fait qu’un jeune homme qui travaille à la ferme décide de devenir comédien?

Je me suis toujours senti un peu à part dans mon entourage. Dans un petit village, il y a une forte pression pour suivre les traces de ton père. Le mien a travaillé toute sa vie pour la même compagnie. Pour moi, c’était inconcevable. Ma mère, elle, avait une fibre plus artistique, et c’est cette sensibilité qu’elle nous a transmise, à mon frère et à moi. Mon frère a développé un talent pour la musique, et moi, ç’a été le théâtre.

Comment le déclic s’est-il fait?

J’ai eu la chance d’avoir un excellent prof de théâtre au secondaire. C’est grâce à lui si, un jour, j’ai décidé de passer des auditions pour des écoles de théâtre. Je suis allé à Saint-Hyacinthe, mais on m’a renvoyé. Le côté académique a toujours été une lutte pour moi, et ça m'a suivi toute ma carrière. J’ai encore du mal avec l’autorité quand elle n’est pas justifiée.

Donc, pas d’école de théâtre pour toi?

À Saint-Hyacinthe, j'avais monté une scène de la pièce Les feluettes, de Michel Marc Bouchard, avant d’être renvoyé. Trois ans plus tard, j’ai été accepté au Conservatoire, mais avant la rentrée, on m’a offert un rôle dans le film Les feluettes. Ç’a été mon tout premier film. Normand Chouinard, le directeur du Conservatoire à l’époque, n’a pas voulu me donner un sursis de trois semaines pour tourner le film, et j’ai tout simplement décidé de ne pas aller à l’école et de commencer à travailler tout de suite. Normand a dit que je le regretterais toute ma vie. Quelques années plus tard, il a finalement dit: «Il va nous faire mentir, Danny Gilmore!»

En terminant, as-tu un projet dont tu aimerais nous parler?

J'ai tourné dans le film Un goût amer d’éternité, réalisé par Dominique Chila et Samer Najari, avec Pascale Bussières. On joue des jumeaux qui partent en road trip vers Vancouver. C’est un beau film, très poétique!

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