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L'article provient de TVA Nouvelles
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«RESTEZ COOL»: récit de l'incroyable volte-face de Trump

AFP
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2025-04-10T13:05:29Z
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«Cela venait du coeur»: voilà comment Donald Trump explique son incroyable volte-face douanière, après avoir pendant une semaine fait craindre un infarctus commercial mondial.

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Mercredi à 9h33, rien ne laisse présager un retournement de situation: «RESTEZ COOL» (BE COOL) écrit le président américain sur son réseau Truth Social, assurant «tout va bien se passer».

«RESTEZ COOL» écrira la Maison-Blanche à 17h sur le réseau X, en commentaire d'une photo de Donald Trump souriant, entouré de son ministre du commerce Howard Lutnick et de son ministre des Finances Scott Bessent.

Entre les deux messages, l'Amérique et le monde ont assisté à un invraisemblable revirement.

Lorsque Donald Trump appelle ses compatriotes au calme, en début de matinée, ses nouvelles surtaxes douanières sont en vigueur depuis quelques heures, avec des taux allant de 10% à plus de 100% pour la Chine, et tournant autour de 20% pour l'Union européenne, le Japon, la Corée du Sud.

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Leur annonce, une semaine auparavant, avait causé une onde de choc mondiale.

Wall Street flambe

Et quelques blagues sur ces îles seulement peuplées de manchots mais dûment taxées, ou sur une formule mathématique, faussement alambiquée mais réellement simpliste selon certains économistes, utilisée par la Maison-Blanche.

Les marchés européens clôturent encore dans le rouge mercredi. Wall Street ouvre sans direction. Mais soudain, la Bourse de New York flambe.

Un nouveau message présidentiel vient de tomber sur Truth, à 13h18.

Donald Trump annonce une «pause» de 90 jours pour les partenaires commerciaux des États-Unis, avec des droits de douane ramenés à un taux universel de 10%. Sauf pour la Chine: il augmente même la taxe douanière sur les marchandises chinoises à 125%, se plaignant d'un «manque de respect».

Ses ministres et conseillers tentent de contrer l'inévitable impression d'improvisation et d'incohérence: «C'était sa stratégie depuis le début et on pourrait même dire qu'il a poussé la Chine à la faute», assure le ministre des Finances Scott Bessent.

D'autres louent son «audace», ses instincts de négociateur, son sens du «deal», dans une surenchère de compliments.

À écouter Donald Trump, il semble que la panique financière ait tout de même joué un rôle dans son changement de cap.

Mercredi, pendant un événement en l'honneur de pilotes automobiles, il explique avoir suivi le marché obligataire, où la dette américaine s'est faite malmener ces derniers jours, et constaté que son offensive douanière «effrayait un peu» les investisseurs.

«Être flexible" -ans le Bureau ovale, l'ancien promoteur immobilier signe une volée de décrets - dont l'un censé augmenter le débit des douches aux États-Unis, une obsession de longue date du président américain.

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Puis il en dit un peu plus sur son incroyable volte-face.

«Être flexible»

«Cela a probablement été décidé tôt ce matin», dit-il à propos de son message sur Truth Social, «cela venait du coeur», l'idée étant de ne «pas faire de mal» aux pays qui n'ont pas durement riposté et qui sont prêts à négocier.

L'on sait aussi qu'au moment où il rédige ce fameux message de trêve douanière, Howard Lutnick et Scott Bessent sont avec lui.

Aucune mention en revanche de Peter Navarro, principal conseiller au Commerce de Donald Trump et tenant d'une ligne protectionniste très dure.

«Il faut être flexible» jette le président américain aux journalistes dans le Bureau ovale, qui avait pourtant assuré précédemment que «jamais» il ne ferait machine arrière, invitant plusieurs fois les Américains à avaler le «médicament» amer des droits de douane.

«Je ne savais pas que cela aurait un tel impact» sur la Bourse de New York, se félicite-t-il en parlant de son changement de cap.

Le Dow Jones a fini en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, l'indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.

Mercredi avant de faire publiquement marche arrière sur les droits de douane, Donald Trump avait écrit sur Truth: «C'est le moment d'acheter!» après plusieurs jours de débâcle boursière.

Seule certitude à la fin d'une folle journée: ceux qui ont suivi ce conseil du milliardaire républicain ont gagné beaucoup d'argent mercredi.

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