Restaurant coréen: le maire Marchand refuse de s’excuser

Taïeb Moalla
Même si les oppositions à l’Hôtel de Ville l’accusent d’avoir injustement traité un restaurateur d’origine coréenne, le maire Marchand a refusé de présenter des excuses et a maintenu qu’il n’avait jamais voulu cibler «un cas particulier».
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«Je ne vais pas m’excuser de croire qu’on peut vivre en français ici», a laissé tomber le maire Marchand lundi en fin d’après-midi, lors d’un impromptu de presse précédant le conseil municipal.
Ce dernier a également condamné «les incivilités» vécues par le restaurateur de Sillery depuis la publication d’informations sur le fait qu’il était pratiquement impossible d’avoir un service en français dans son établissement.

«On n’a pas à taper sur ce monsieur ou à commettre des incivilités [...]. Y en a d’autres [restaurateurs] qui servent en anglais», a ajouté le maire en répétant que la loi au Québec prévoit que le service doit être donné en français.
Bienveillance
Bruno Marchand a insisté sur l’importance de la «bienveillance» envers les nouveaux arrivants et il a assuré «qu’on doit être meilleur» pour les aider à apprendre le français.
«S’il [le restaurateur coréen] déménage à Montréal, ce n’est pas une bonne nouvelle. Ce n’est pas ce qu’on veut du tout», a-t-il fait remarquer.
Interrogé quant aux critiques émises vendredi par le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve, le maire a soutenu que le chef de l’opposition avait été «vite sur la gâchette en se cherchant une façon d’attaquer et de trouver son espace».
Maladroit
Sans prêter de «mauvaises intentions» au maire, M. Villeneuve a affirmé que la sortie de la semaine dernière de M. Marchand avait été «maladroite».
«Ce que j’aurais aimé qu’il ressorte du message de M. Marchand, c’est l’aide qu’il faut amener à ce commerçant-là puis la main tendue. Pas le bout où on trouve qu’il ne se conforme pas. Je ne vois pas un refus de se conformer. Je vois une difficulté de s’adapter», a-t-il mentionné.
D’après lui, les propos du maire ont permis de libérer la parole de certaines personnes «aux sombres sentiments», a-t-il regretté.
De son côté, Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, a regretté le fait que le maire n’ait pas offert ses excuses au restaurateur d’origine coréenne. « Le maire ne se rend pas compte qu’il a fait mal à un commerçant. Il a donné une image d’intolérance à la Ville de Québec. Je trouve ça vraiment inquiétant de ne pas reconnaître le mal qu’il a causé et de s’excuser pour ça », a-t-elle déploré.