Réseaux cyclables et piétonniers: Laval en retard sur ses objectifs de mobilité active
Agence QMI
Le rapport annuel de la vérificatrice générale de Laval révèle que la Ville tarde à mettre en œuvre son Plan de mobilité active adopté en 2013 et note des lacunes dans l’entretien de son réseau d’égouts.
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Malgré des progrès dans le développement du réseau cyclable, il reste plusieurs projets structurants à planifier, tout comme l’aménagement du réseau piétonnier, en retard sur les cibles de 2024.
«La part modale de la marche et du vélo n’a pas progressé de façon importante [...] se situant à 7,2% en 2023, niveau très proche de celui observé en 2008», mentionne-t-on dans le rapport, dont TVA Nouvelles a obtenu une copie.
«À la lumière de cette lente progression, l’atteinte de l’objectif de 14% en 2031 du Plan de mobilité active nécessitera d’adopter une approche plus structurée pour développer, bonifier et entretenir les infrastructures de transport actif, afin d’en améliorer la convivialité et d’inciter davantage de citoyens et citoyennes à les utiliser pour leurs déplacements utilitaires», renchérit-on.
Le Plan stratégique de mobilité durable, toujours en élaboration, freine les actions concrètes.
«Plus de quatre ans après la création du Bureau de la mobilité, le [Plan] demeure en cours d’élaboration, avec plusieurs étapes qui restent à franchir», indique la vérificatrice générale, dans son rapport.
«Cette démarche, qui se prolonge, retarde d’autant la planification et la mise en œuvre des mesures de mobilité active identifiées comme les plus porteuses, selon l’état de situation établi», ajoute-t-elle.
La Ville manque aussi de ressources suffisantes et d’un cadre clair pour assurer la sécurité routière et l’entretien des infrastructures.
Le réseau cyclable est également négligé en ce qui a trait au déneigement.
«La Ville offre un niveau de service pour le déneigement de ses trottoirs nettement inférieur à celui des chaussées destinées aux déplacements automobiles, mentionne la VG. Quant aux infrastructures cyclables, plusieurs sont fermées pour la période hivernale.»
L’opportunité d’entretenir celles susceptibles d’être utilisées n’a pas été évaluée.
Selon le rapport, un délai de 36 heures peut survenir avant qu’un trottoir soit déneigé.
Lacunes dans l’entretien du réseau d’égout
L’audit révèle également que Laval doit améliorer la gestion de ses infrastructures d’égout, essentielles à la santé publique.
Malgré des efforts en entretien préventif, les données sur le réseau sont souvent incomplètes, mal organisées et dispersées entre les services, note-t-on.
La Ville tarde aussi à intégrer les nouvelles infrastructures dans ses systèmes informatiques et ne planifie pas toujours ses interventions selon les risques.
Les équipements des stations de pompage et d’épuration sont parfois mal répertoriés, ce qui nuit à l’entretien.
Une meilleure coordination et une évaluation plus rigoureuse sont nécessaires pour assurer la durabilité du réseau.
Selon l’information qui nous a été fournie, seulement 28% des pompes ont été inspectées en 2023, alors que la cible est de 85%, et 36% des 33 pompes de priorité 1 ont été inspectées, alors que chacune aurait dû l’être.
Par ailleurs, étant donné que l’outil de gestion contenant cette information a été créé en 2023, et qu’aucun suivi particulier n’était effectué auparavant, nous n’avons pu comparer ce résultat avec celui de l’année 2022.
L’opposition critique l’administration Boyer
En réaction au rapport, le chef de Parti Laval fustige le maire Stéphane Boyer et son administration.
Il qualifie d’«alarmantes» les conclusions du rapport.
«Son rapport est clair: l’administration Boyer n’évalue même pas sa propre capacité à livrer l’entretien qu’elle annonce et le maire ne peut plus le nier», mentionne Claude Larochelle.
«Même si le maire semble l’oublier, son parti est au pouvoir depuis 12 ans, ça fait longtemps qu’on aurait dû s’occuper des vraies affaires», ajoute-t-il.
De son côté, M. Boyer dit accueillir favorablement le rapport de la vérificatrice générale.
«Les recommandations formulées sont une occasion précieuse de poursuivre nos efforts vers une administration toujours plus efficace et transparente, indique-t-il. Je suis fier de constater que 98% des recommandations émises en 2020 ont été mises en œuvre.»
«Nous poursuivrons dans cette voie, avec rigueur, afin que Laval demeure une référence en matière de gestion responsable des fonds publics», continue-t-il.