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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Rentrée judiciaire: Simon Jolin-Barrette lance des piques à la juge en chef

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2022-09-08T19:10:28Z
2022-09-09T02:01:03Z
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En pleine campagne électorale, le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette a profité de la rentrée judiciaire à Montréal pour lancer des piques à la juge en chef de la Cour du Québec sur des dossiers qui les opposent devant les tribunaux..

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« Même les plus sceptiques ne peuvent nier la vulnérabilité de la langue française au Québec. Le système de justice fait partie intégrante de l’État québécois et doit en ce sens faire sa juste part pour la protéger et la préserver », a lancé jeudi le ministre lors d’un discours à la communauté juridique au palais de justice de Montréal.

Bisbille

Cette remarque fait écho à sa bisbille avec la juge en chef Lucie Rondeau, mécontente qu’il tente d’interdire l’exigence quasi systématique du bilinguisme pour les magistrats.

Vantant les réalisations de la Coalition Avenir Québec, M. Jolin-Barrette s’est ensuite félicité pour la création des tribunaux spécialisés en matière de violences sexuelles et conjugales.

« Nous sentons un réel engagement à l’égard de ce projet », a-t-il dit, non sans ignorer que la juge en chef s’y était vertement opposée.

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Juste après, le politicien a lancé un appel à réduire les délais à la cour, alors qu’il est présentement en bras de fer avec Mme Rondeau qui souhaite réduire la tâche des magistrats. Il y a deux mois, le politicien avait affirmé que cette décision « va à l’encontre des efforts qui sont déployés [...] afin de rendre le système judiciaire plus efficace ».

Médias attaqués

La juge en chef, de son côté, a préféré utiliser sa tribune pour faire part de ses deux principales inquiétudes concernant le système de justice : le décorum devant les tribunaux et la couverture médiatique.

« On remarque que le traitement médiatique acerbe tant dans les médias traditionnels que sociaux à l’égard des juges des tribunaux et des décisions judiciaires s’accentue », a-t-elle dit.

Elle faisait référence, sans le nommer, au cas du juge Matthieu Poliquin, qui avait accordé l’absolution à Simon Houle, un ingénieur coupable d’agression sexuelle.

« Nous avons [...] encore du pain sur la planche pour que nos citoyens, nos concitoyens, je m’excuse, maîtrisent mieux le fonctionnement de notre système », a-t-elle dit en remerciant de nombreux intervenants mais pas Simon Jolin-Barrette.

Ce discours contrastait avec celui de la nouvelle juge en chef de la Cour supérieure du Québec, Marie-Anne Paquette, qui s’est inquiétée de la pénurie de main-d’œuvre causant des « réels bris de service, qui ont des conséquences réelles sur la vie des gens ». Elle a ensuite remercié les journalistes professionnels qui luttent contre la désinformation.

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