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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Langue française: la juge en chef encore au combat

Elle veut faire annuler des changements à la Charte sur la langue française du ministre Simon Jolin-Barrette

La juge en chef du Québec, Lucie Rondeau
La juge en chef du Québec, Lucie Rondeau Photo d'archives, Didier Debusschère
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2022-08-11T15:34:09Z
2022-08-11T23:09:17Z
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La juge en chef de la Cour du Québec croise à nouveau le fer avec le ministre Simon Jolin-Barrette, cette fois afin de faire annuler un article de la Charte sur la langue française qui empêche d’exiger le bilinguisme de futurs juges.  

• À lire aussi: Québec va interdire la nomination systématique de juges bilingues

• À lire aussi: Des appuis contre le bilinguisme des juges de la Cour du Québec

« L’administration d’une justice efficace, crédible, impartiale, intègre et accessible en dépend », peut-on lire dans une poursuite civile rendue publique aujourd'hui au palais de justice de Montréal.

Dans le document, la juge en chef Lucie Rondeau accuse le ministre Simon Jolin-Barrette, qui est responsable tant de la Justice que de la protection de la langue française, de « contourner » un jugement rendu en février dernier. La décision déclarait alors « illégale » la tentative du ministre d’interdire l’exigence quasi systématique du bilinguisme pour les juges de la Cour du Québec.

Le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette (photo) et la juge en chef de la Cour du Québec n’en sont pas à leurs premiers bras de fer devant les tribunaux.
Le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette (photo) et la juge en chef de la Cour du Québec n’en sont pas à leurs premiers bras de fer devant les tribunaux. Photo d'archives, Didier Debusschère

Bilinguisme

Cette décision n’avait pas été portée en appel. À la place, le ministre avait plutôt procédé à une réforme de la Charte de la langue française, afin d’empêcher qu’un candidat à un poste de juge ait une connaissance « autre que la langue officielle ». 

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Le seul moyen de passer outre cette exigence est d’obtenir une autorisation ministérielle. Et c’est exactement ce que Lucie Rondeau cherche à éviter.

« La juge en chef et la juge en chef adjointe sont sans contredit les seules personnes pouvant déterminer si une telle exigence est de mise », peut-on lire dans le document de cour.

L’anglais de mise

Pour appuyer sa demande, la juge en chef a sorti des statistiques démontrant que l’anglais est souvent utilisé dans plusieurs régions du Québec, dont Montréal.

« Une maîtrise de l’anglais est également requise pour répondre aux besoins des Premières Nations et des Inuits de certaines régions », est-il indiqué dans la poursuite civile.

Ainsi, un juge ne maîtrisant pas l’anglais pourrait « très difficilement se voir confier plusieurs types de dossiers », tout en étant la source de délais « affectant directement » la population, peut-on lire dans le document de cour.

Affirmant n’avoir pas d’autres choix « afin de protéger des principes fondamentaux de notre société démocratique », elle a donc intenté la procédure judiciaire en son nom, mais aussi au nom du Conseil de la magistrature.

Le pourvoi en contrôle judiciaire sera prochainement présenté devant un juge de la Cour supérieure du Québec.

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