Rencontre de la FAE: «Rien ne laisse croire à une suspension de la grève»
Les instances de la FAE se réunissent jeudi et vendredi pour discuter des récentes avancées, mais une suspension de la grève semble peu probable

Daphnée Dion-Viens
Les instances de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), réunies depuis jeudi pour faire le point sur les négociations avec Québec, devraient se prononcer vendredi sur la poursuite de la grève. Mais une suspension semble bien peu probable, selon les informations obtenues par Le Journal.
Une nouvelle offre patronale a bel et bien été soumise jeudi au conseil fédératif de négociation de la FAE, lors d’une rencontre prévue depuis près d’un mois qui se terminera vendredi.
«Rien ne nous laisse croire, pour le moment, en une suspension de la grève générale illimitée. Malgré le rythme augmenté des discussions, nous maintenons la pression», peut-on lire dans un message transmis aux membres du Syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ) en fin de journée jeudi.
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Le SERQ est l’un des neuf syndicats affiliés à la FAE. Il n’a pas été possible de savoir si un message semblable avait été envoyé aux membres des autres syndicats locaux de la FAE.
Jeudi matin, la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, a informé TVA Nouvelles que des avancées récentes dans les négociations avec le gouvernement pourraient possiblement mener à la suspension de la grève générale illimitée, si ces progrès sont jugés «significatifs».
D’autres options sont toujours sur la table, comme demander l’intervention d’un conciliateur et la poursuite de la grève, avait-on indiqué.
Les instances de la FAE, réunies depuis jeudi après-midi, devraient rendre public leur verdict vendredi.
Ses 65 500 enseignants sont dans la rue depuis le 23 novembre, ce qui a mené à la fermeture de 40% des écoles de la province pour une période indéterminée, du jamais-vu depuis 40 ans au Québec.
«Si on arrête la grève, c’est parce qu’on va juger que ce qu’on a sur la table est satisfaisant, et ça, ça veut dire de grandes avancées», a indiqué jeudi Catherine Beauvais-St-Pierre, la présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, tout en rappelant à quel point les besoins sont grands dans les écoles publiques.
«Ça va bien» avec les profs
De son côté, le premier ministre François Legault s’est montré relativement optimiste jeudi, affirmant que les négociations progressent avec les profs.
«Je trouve que ça va bien avec les enseignants», a-t-il affirmé, alors que la situation est jugée «plus compliquée» avec les infirmières.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a quant à lui affirmé jeudi qu’il «garde espoir» d’en arriver à un dénouement rapide, même si les signaux envoyés par la FAE ne suffisent pas à le convaincre qu’une entente est à portée de main.
Jusqu’à Noël?
Le conflit, reconnaît-il, pourrait durer jusqu’à Noël. «Malheureusement, c’est envisageable que ça dure si longtemps [...] Ce que nous souhaitons, c’est qu’il y ait un règlement le plus rapidement possible, pour les enfants d’abord et avant tout, pour les parents, mais aussi pour le personnel qui commence à trouver ça pas mal difficile», a-t-il affirmé.
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Le ministre n’a pas exclu la reprise des journées de classe manquées.
L’amélioration des conditions de travail, comme l’ajout de services aux élèves, est au cœur des revendications des enseignants.
Ces profs sans fonds de grève ont exprimé haut et fort leur «ras-le-bol» au cours des derniers jours sur les lignes de piquetage, alors que le nombre d’élèves en difficulté augmente d’année en année dans les écoles publiques de la province.
Avec TVA Nouvelles et Patrick Bellerose