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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Réforme forestière: la tension monte avec les Premières Nations

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Alex Martin

2025-06-03T19:43:23Z
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Les chefs des Premières Nations ont vivement dénoncé le projet de loi 97 sur la modernisation du régime forestier, mardi, en commission parlementaire. Selon eux, la réforme proposée par Québec représente un recul majeur en matière de droits autochtones. 

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«C’est une privatisation du territoire donnée exclusivement à l’industrie et nous, on est contre ça», a déclaré Lucien Wabanonik, l’un des chefs présents à l’Assemblée nationale.

L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) accuse le gouvernement Legault de perpétuer une logique de dépossession territoriale. «Ce projet de loi ne fait pas de reconnaissance pleine et entière des droits ancestraux et titres», a affirmé Francis Verreault-Paul.

Capture/TVA Nouvelles
Capture/TVA Nouvelles

Les leaders autochtones reprochent à Québec d’avoir mené un processus de consultation expéditif, sans écoute réelle de leurs revendications. «Juste échanger, ça ne suffit plus. Il faut intégrer nos préoccupations dans la loi. Sinon, on tourne en rond», a insisté Jérôme Bacon-St-Onge.

Le point de rupture, selon eux, réside dans le principe de triade contenu dans le projet de loi, qui réserverait 30 % du territoire à des usages intensifs par l’industrie forestière. Une mesure perçue à la fois comme un recul environnemental et politique.

«Déléguer ça àun aménagiste régional, considérant nos droits ancestraux et millénaires, c’est une insulte à notre intelligence», a lancé ànouveau Lucien Wabanonik.

Capture/TVA Nouvelles
Capture/TVA Nouvelles

Les Premières Nations réclament désormais une coécriture complète du projet de loi, et affirment qu’elles ne donneront pas leur consentement dans sa forme actuelle. Le gouvernement, par la voix de la ministre Maïté Blanchette Vézina, a reconnu les critiques: «On a mis en place un processus qu’on souhaitait respectueux. Mais si vous me dites qu’il est brisé, je peux mettre sur pause cette consultation. Je ne voudrais juste pas qu’on se retrouve à la même place dans le futur.»

Du côté des Premières Nations, la mobilisation est bien concrète. «Ce n’est pas un jeu. Ce sont nos droits, notre avenir, notre territoire», a tranché Francis Verreault-Paul.

Depuis dimanche soir, un groupe appelé Mamo maintient un blocus sur le chemin des Passes-Dangereuses, au Lac-Saint-Jean, pour dénoncer le projet de loi. L’APNQL prévient que les tensions pourraient s’intensifier si le gouvernement ne revoit pas sa position.

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