Réduction des dépenses fédérales: CBC/Radio-Canada pourrait sabrer jusqu’à près de 200 M$ sur trois ans


Jean-Philippe Guilbault
Le plan de réduction des dépenses à Ottawa souhaité par le premier ministre Carney pourrait avoir des répercussions auprès de CBC/Radio-Canada: la nouvelle PDG prévient que cela pourrait représenter des compressions frôlant les 200 millions de dollars d’ici trois ans.
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Dans une note interne envoyée aux employés mardi et dont Le Journal a obtenu copie, Marie-Philippe Bouchard indique que le diffuseur public doit «[prendre] part à cet exercice en proposant des réductions à envisager».
Selon le plan proposé par le premier ministre Mark Carney la semaine dernière, les ministres fédéraux doivent trouver, d’ici la fin de l’été, des manières d’économiser 7,5% des charges d’exploitation pour l’an prochain, puis 10% l’année suivante.
«Pour CBC/Radio-Canada, cela pourrait représenter une cible potentielle de 98 M$ l’année prochaine, s’élevant à 198 M$ d’ici trois ans, avance Mme Bouchard. Des réductions de cette ampleur, si elles devaient être mises en œuvre, se répercuteraient sur certains emplois.»
Décisions finales en 2026
La direction de CBC/Radio-Canada enverra des «propositions» de réduction des dépenses et une décision finale pourrait être annoncée au début de 2026.
Selon Mme Bouchard, ces possibles compressions sont «distinctes» de «l’engagement exprimé par le gouvernement à renforcer la diffusion publique», notamment via un réinvestissement de 150 millions de dollars.
En décembre 2023, le diffuseur public avait fait également part à ses employés de «défis financiers» et évoquait alors la suppression de centaines de postes, toujours dans un effort de se conformer à des cibles de compressions, de 3,3% à l’époque, dictées par le gouvernement fédéral.
Or, il s’était finalement soustrait d’un tel exercice et avait plutôt vu son budget augmenter de 100 millions en février 2024.
«Dans le ton, Mme Bouchard s’en tient à une livraison sobre et factuelle», remarque Pierre Tousignant, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada (STTRC), ce qui contraste avec l’annonce de 2023 de l’ancienne PDG, Catherine Tait.
«Je ne pense pas que ça suscite la même panique, avance M. Tousignant. Mais si ça s’avère tel quel, c’est loin d’être des bonnes nouvelles. Les montants sont importants.»
Le STTRC espère que la direction profitera de l’occasion pour rencontrer «en amont» les organisations syndicales qui pourraient «avoir des idées intéressantes» à soumettre pour réduire les dépenses.
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