Réactions outrées après la gifle de Will Smith à Chris Rock
AFP
Passé l'effet de sidération dimanche soir à Hollywood, la gifle qu'a assénée la superstar oscarisée Will Smith à l'humoriste américain Chris Rock sur la scène des Oscars 2022 provoque lundi des réactions pour la plupart outrées.
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C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, l'épouse de Will Smith atteinte d'alopécie - une maladie provoquant une importante chute de cheveux - qui a déclenché l'esclandre. Will Smith monte alors sur scène et lui décoche une gifle. «Ne prononce pas le nom de ma femme avec ta putain de bouche!», lance-t-il même une fois rassis.

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La condamnation la plus virulente est venue de l'acteur et réalisateur américain Judd Apatow dans un tweet qu'il a ensuite effacé, mais que la comédienne Mia Farrow a repris: Will Smith «aurait pu le tuer. Il a tout simplement perdu le contrôle de sa colère et sa violence (...) Il a perdu la tête.»
— Mia Farrow (@MiaFarrow) March 28, 2022
Mia Farrow elle-même, plus consensuelle, a défendu le comique Chris Rock, qui n'a fait «qu'une plaisanterie, comme il sait en faire».
Le joueur star des Golden State Warriors de San Francisco, le basketteur Stephen Curry, s'est dit lui aussi «toujours sous le choc, comme tout le monde».
Le sportif a rendu hommage à Denzel Washington qui, dimanche soir aux Oscars, a réconforté Will Smith en lui disant: «Dans tes moments les plus intenses, fais attention, c'est là que le diable surgit!»
Like everybody..I’m still in shock about the whole thing- but in all the unnecessary drama, at least we got the line of the night from Denzel…”In your highest moments, be careful, that’s when the devil comes for you!” 📢
— Stephen Curry (@StephenCurry30) March 28, 2022
Pour l'écrivaine britannique Bernardine Evaristo, dont le père est nigérian, Will Smith a manqué une occasion de faire preuve d'exemplarité, notamment pour les Afro-Américains: alors qu'il n'est «que le cinquième Noir en près de 100 ans à gagner un Oscar pour un rôle titre et le premier en 16 ans, (il) recourt à la violence au lieu d'utiliser le pouvoir des mots pour terrasser Chris Rock», a-t-elle dénoncé sur Twitter.
«Et ensuite il invoque Dieu et l'amour qui lui auraient fait faire ça», a-t-elle encore fustigé.
What a thing to wake up to. Only the fifth black man in nearly 100 years to win an Oscar for male lead, and the first in 16 years, resorts to violence instead of utilising the power of words to slay Chris Rock. Then he claims God and Love made him do it. https://t.co/yz218cZOIu
— Bernardine Evaristo (@BernardineEvari) March 28, 2022
Écoutez La rencontre de l'heure Pettersen - Dutrizac, tous les jours 11 h 30 , en direct à QUB radio:
«Manque de respect»
De fait, Will Smith a présenté ses excuses dimanche - à l'Académie des Oscars, mais pas à Chris Rock - en affirmant, en larmes, que «l'amour vous fait faire des choses folles», tout en condamnant des «gens qui vous manquent de respect».
L'acteur américain de 53 ans, hyper-populaire aux États-Unis et à l'étranger, a reçu l'Oscar du meilleur acteur pour «La Méthode Williams», performance de comédien où il incarne Richard Williams, le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams, auxquelles il inculque un certain nombre de valeurs morales.

Dans le film, le personnage se laisse même rouer de coups, sans répondre, par des jeunes malfrats d'une banlieue californienne.
Certains ont toutefois apporté leur soutien à Will Smith. L'ancien chanteur des One Direction Liam Payne a ainsi réagi auprès de journalistes: «Je crois que quoi qu'il ait fait, il avait le droit de le faire.»
L'élue démocrate du Massachusetts Ayanna Pressley, elle aussi atteinte d'alopécie, l'a remercié dans un tweet depuis effacé. «Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d'alopécie face à l'ignorance et aux insultes du quotidien», avait-elle écrit.
- Écoutez la chronique de Anaïs Guertin-Lacroix au micro de Benoît Dutrizac sur QUB radio :
Our bodies are not public domain. They are not a line in a joke—especially when the transformation is not of our choosing.
— Ayanna Pressley (@AyannaPressley) March 28, 2022
I’m a survivor of violence. I'm a proud Alopecian. The psychological toll we carry daily is real. Team Jada always. That’s that on that.
Et Jamaal Bowman, autre élu démocrate, de conclure dans un tweet lui aussi effacé: «Une leçon à en tirer: ne plaisantez pas avec les cheveux d'une femme noire.»
I know you deleted this, @JamaalBowmanNY, but it makes me curious how you would have handled a similar situation like this as a middle school principal, Congressman Bowman. pic.twitter.com/UQVzt2MG70
— B (@BNiche) March 28, 2022