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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«La vie de famille est très importante, mais ma vie professionnelle aussi»: Caroline Dhavernas, mère et actrice, brille dans la série québécoise «Ravages»

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Photo portrait de Guillaume Picard

Guillaume Picard

2025-08-16T05:00:00Z
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La comédienne Caroline Dhavernas défend, dans Ravages, son premier rôle principal dans une série québécoise.

Dans cette production n’ayant rien à envier aux Américains – on voyage du Québec au Mexique, en passant par le Guatemala et la Côte-Nord –, elle campe l’avocate Sarah Deléan, une femme appelée à faire des choix déchirants, sur le plan tant personnel que professionnel.

Caroline Dhavernas incarne l'avocate Sarah Deléan dans «Ravages».
Caroline Dhavernas incarne l'avocate Sarah Deléan dans «Ravages». PHOTO FOURNIE PAR ILLICO+

«Ce qui m’a le plus happée en lisant le scénario, c’est que mon personnage fait un 180 degrés parce que ses convictions et ses valeurs sont ébranlées. Cette affaire (environnementale), qui est au cœur de la série, la touche très intimement. Au départ, elle travaille un peu du côté obscur de la force en représentant une minière, mais leurs pratiques à l’étranger et même au pays vont tout remettre en question», a-t-elle dit à l’Agence QMI.

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Caroline Dhavernas est heureuse que l’héroïne de la série réalisée par la talentueuse Sophie Deraspe (Motel Paradis, Antigone) «fasse partie de ceux qui font quelque chose» pour s’opposer aux pratiques peu orthodoxes de certaines entreprises ne reculant devant rien, même si cela veut dire de polluer pour faire plus de fric.

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Robin Aubert et Caroline Dhavernas dans «Ravages».
Robin Aubert et Caroline Dhavernas dans «Ravages». PHOTO FOURNIE PAR ILLICO+

«Pour moi, c’est extrêmement important l’action que l’on doit tous mener pour la planète avec nos gestes. Il y a aussi des choix de société qu’il faut faire, et c’est ça le grand combat qu’on a à mener parce que ça avance tellement lentement.»

Le scénario «nourrissant» de Ravages est signé par Frédéric Ouellet (Victor Lessard, La Faille, Grande Ourse) et par la réalisatrice.

«Il y a beaucoup de viande. C’est sûr qu’il y a des côtés de Sarah qui me ressemblent, mais elle est un petit peu plus carriériste que moi», a souligné son interprète, qui parle d'un tournage sportif, tant il y a de l'action dans ce thriller.

Caroline Dhavernas sur le plateau de «Ravages».
Caroline Dhavernas sur le plateau de «Ravages». Ben Pelosse / JdeM

Il y a un moment que Caroline Dhavernas souhaitait s’engager dans la création avec Sophie Deraspe. Dans le cas de Ravages, le rôle lui a été offert sur un plateau d'argent.

«Ça a été vraiment un bonheur de travailler avec elle. Je pouvais vraiment me reposer sur ses choix parce qu'elle a du goût et qu'elle dirige bien ses comédiens.»

La comédienne de 47 ans est aussi ravie d’avoir eu l’occasion de donner la réplique à Robin Aubert, qui interprète l'enquêteur Émile Lebeau dans la série. Ce dernier l’avait dirigée dans la comédie Les beaux malaises 2.0.

Caroline Dhavernas avec Ako Chanoine dans «Ravages».
Caroline Dhavernas avec Ako Chanoine dans «Ravages». PHOTO FOURNIE PAR ILLICO+

«J’adore ce gars-là, il est fascinant à voir aller. Il y a quelque chose de très brut dans sa façon de jouer et il est d’un naturel désarmant.»

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Ravages met aussi en vedette Adrien Bletton, Benoit Brière, Catherine Brunet, Ako Chanoine, Mark Antony Krupa, Alexandre Nachi, Sophie Prégent (qui est glaciale dans le rôle d'une spécialiste des relations publiques), Samian, Pierre Verville et Julie Vincent.

Le droit à l'erreur

Avec l'expérience, Caroline Dhavernas «se donne plus le droit à l’erreur» dans l'exploration de ses personnages.

«Je trouve ça le fun de mûrir comme comédienne et de voir ce que ça apporte de nouveau dans le jeu. Ça amène une performance plus inattendue de notre part. Sur un plateau, il y a plein d’impondérables, donc tu es aussi bien de rester malléable et de te donner le droit de prendre ce qui est là au lieu d’un peu plus contrôler ce que tu veux faire. Je trouve que ça peut amener de petites improvisations, des moments que je n’avais pas vus venir et qui vont être encore plus intéressants, parfois, que ce que j’avais prévu», a dit celle qui vient d’enregistrer les voix des stations des nouvelles antennes du REM, dont l’ouverture est prévue en octobre.

Caroline Dhavernas avec ses parents, Sébastien Dhavernas et Michèle Deslauriers, en septembre 2024.
Caroline Dhavernas avec ses parents, Sébastien Dhavernas et Michèle Deslauriers, en septembre 2024. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Aucun tournage depuis un an

Depuis la fin du tournage de Ravages, il y a plus d’un an, Caroline Dhavernas n’est pas retournée sur un plateau.

«J’ai toujours aimé ce que je fais et je n’ai jamais voulu arrêter. Ce que je trouve difficile, c’est l’effet yo-yo. Parfois tu tournes quelque chose d’extraordinaire comme Ravages, puis après ça, il ne se passe rien. Ça, c’est plus difficile à gérer. Sinon, je n’ai pas de panne de désir de jouer. Dans la dernière année, j’ai fait du doublage, de la voix pour de la pub, j’ai passé des auditions et lu des scénarios. J’écris aussi un long métrage avec un collègue que j'ai connu sur Mary Kills People et j’ai scénarisé un court métrage.»

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Maman, un autre grand rôle

L’an prochain, Caroline Dhavernas célébrera ses 40 ans de carrière. Mais l’un de ses plus grands rôles demeure celui de mère, elle qui a une fille de 6 ans avec son conjoint, le comédien Maxime Le Flaguais.

Caroline Dhavernas et son conjoint, Maxime De Flaguais, à la première de la comédie «Menteuse», en juin dernier.
Caroline Dhavernas et son conjoint, Maxime De Flaguais, à la première de la comédie «Menteuse», en juin dernier. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

«C’est un de mes grands rôles, être mère, car pour moi, la vie de famille est très importante, mais ma vie professionnelle aussi. Je ne peux pas être pleinement heureuse à la maison s’il n’y a pas un équilibre avec ma vie professionnelle. On voudrait que notre vie personnelle nous comble entièrement, mais je trouve que c’est beaucoup demander à la vie familiale, et si on est honnête, les enfants vont être bien quand les parents sont bien.»

Toujours des ambitions internationales
Mads Mikkelsen et Caroline Dhavernas dans la série «Hannibal».
Mads Mikkelsen et Caroline Dhavernas dans la série «Hannibal». IMAGE TIRÉE DU SITE IMDB.COM

Caroline Dhavernas continue de lorgner des rôles à l’international.

Comme Pixcom, qui produit Ravages en collaboration avec Québecor Contenu a aussi pour partenaire financier la chaîne franco-allemande ARTE, la série voyagera d’ailleurs en Europe et sans doute vers d’autres marchés. Le fait que Caroline Dhavernas soit un visage familier dans le monde grâce aux séries Hannibal et Mary Kills People, qui l’ont révélée à la planète, ne peut pas nuire non plus au rayonnement de Ravages.

«On a la chance de vivre à une époque où les séries voyagent beaucoup, les plateformes ont changé la donne.»

Et elle aimerait, à l’instar de Sophie Nélisse, alterner entre des projets québécois et hollywoodiens.

«Oui, j’aimerais continuer de jouer en anglais, mais c’est plus compliqué qu’avant avec la pandémie, où tout s’est arrêté, puis il y a eu la grève des scénaristes, suivie de celle des acteurs. Il faut aussi que je gère les permis de travail pour aller aux États-Unis et ça aussi, c’est plus compliqué, sans compter la compétition entre les acteurs. En plus, il y a ma vie de famille et la quarantaine, ce n’est pas évident pour le jeu.»

Elle a fait une audition pour Netflix, récemment, mais ça n’a pas fonctionné. Elle attend des nouvelles pour un projet avec une chaîne câblée au pays de Donald Trump.

Dans les faits, elle aime créer, quelle que soit la discipline. Elle écrit, fait des collages et peint. «Si je ne crée pas, je ne suis pas bien. Il faut que je crée.»

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