Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Rage au volant mortelle sur la 15: coupable d’homicide involontaire

Alexandra Gagné-Faucher a également été reconnue coupable de délit de fuite mortel par un jury

Partager
Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2024-06-14T19:30:09Z
Partager

Une automobiliste qui avait foncé sur un autre conducteur après un épisode de dépassements brusques sur l’autoroute 15 en 2022 a été reconnue coupable d’homicide involontaire par un jury.

• À lire aussi: Leur père tué dans un cas de rage au volant: «c’est un geste qui est vraiment inhumain»

«Coupable», a laissé tomber le jury au terme de plus de deux jours de délibérations au palais de justice de Laval.

Alexandra Gagné-Faucher, 31 ans, a également été reconnue coupable de délit de fuite mortel.

La résidente de Montréal avait croisé la route de Stéphane Taillon, 53 ans, le 15 septembre 2022 en matinée sur l’autoroute 15 Nord.

Les deux automobilistes s’étaient mis à se couper mutuellement, selon ce qu’un autre conducteur avait témoigné au procès.

Dans les minutes suivantes, Gagné-Faucher et la victime ont toutes deux arrêté leurs véhicules dans l’accotement de la voie de desserte de l’A15.

M. Taillon est alors sorti de son véhicule, «les bras dans les airs, les sourcils froncés», avait indiqué Cassandra Fournier, une automobiliste qui se trouvait à proximité.

Elle a ensuite vu la conductrice de la Hyundai Accent grise accélérer et percuter la victime aux jambes.

Le quinquagénaire a été projeté dans les airs par-dessus la Hyundai Accent de l’accusée, qui ne s’est jamais arrêtée après l’impact.

Publicité
Patrick De Marco a pris cette photo quelques instants après que Stéphane Taillon a été percuté par un véhicule dans la voie de service de l'A15 en septembre 2022.
Patrick De Marco a pris cette photo quelques instants après que Stéphane Taillon a été percuté par un véhicule dans la voie de service de l'A15 en septembre 2022. Photo déposée en preuve

Stéphane Taillon est décédé d’un traumatisme craniocérébral dans les heures suivant la collision, selon le pathologiste judiciaire.

Des avis de recherche avaient ensuite été largement diffusés afin de retrouver celle qui se trouvait au volant du véhicule fautif.

Recherches nombreuses

Dans les jours suivant la collision, Alexandra Gagné-Faucher avait multiplié les appels et recherches internet incriminantes.

À peine six minutes après la collision, elle avait contacté des entreprises de réparations de vitres d’auto.

«Cela correspond au comportement d’un individu qui se soucie plus de son pare-brise que de la vie d’une autre personne», avait souligné la procureure de la Couronne Me Marie-Philippe Guimond-Méthé lors des plaidoiries la semaine dernière.

L’accusée a ensuite fait des appels à des commerces de pièces automobiles, consulté des articles Web à propos du délit de fuite, acheté de nouveaux enjoliveurs et de la peinture en aérosol au Canadian Tire, et effectué des réparations sur le véhicule.

Un sergent-détective du Service de police de Laval avait toutefois réussi entre-temps à décrypter la plaque d’immatriculation du véhicule recherché. Il s’est donc rendu au domicile de la mère de Gagné-Faucher, à qui appartenait la Hyundai Accent, afin d’observer le véhicule qui était stationné en bordure de la rue.

Des autocollants presque neufs avaient été apposés où le pare-chocs était auparavant endommagé et les enjoliveurs avaient été retirés, laissant paraître des traces de rouille aux formes similaires.

Alexandra Gagné-Faucher aurait tenté de débosseler le pare-chocs arrière de la Hyundai Accent de sa mère et y aurait apposé des autocollants au lendemain de la collision.
Alexandra Gagné-Faucher aurait tenté de débosseler le pare-chocs arrière de la Hyundai Accent de sa mère et y aurait apposé des autocollants au lendemain de la collision. PHOTO déposée en preuve

Alexandra Gagné-Faucher a finalement été arrêtée cinq jours après la collision.

Elle sera de retour en cour à la fin juillet pour les représentations sur sentence et pourra demeurer en liberté d’ici là.

Publicité
Publicité