Racisme à l’Assemblée nationale: les élus ne sont pas racistes, dit Bouazzi

Patrick Bellerose
Sans retirer ses propos initiaux, le député solidaire Haroun Bouazzi a déclaré mardi que l’Assemblée nationale et ses membres ne sont pas racistes. Il s’excuse également auprès des ministres Carmant et Dubé de les avoir ciblés pour illustrer ses propos.
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Le député de Maurice-Richard a publié une déclaration sur la plateforme X, mardi matin, au terme d’un caucus spécial des élus de Québec solidaire.
Il y affirme: «je ne considère pas que l’Assemblée nationale et ses membres sont racistes».
Puis il ajoute: «Ensuite, je tiens à assurer particulièrement mes collègues parlementaires Lionel Carmant et Christian Dubé de mon estime. Les exemples qui les concernent et dont j’ai parlé lors de mon entrevue à Tout un matin étaient certainement maladroits. Je m’excuse de cette maladresse qui a éclipsé le fond de mon propos et de ma pensée qui, comme mon historique d’engagement antiraciste en atteste, n’a jamais consisté à cibler des personnes.»
Peu avant le caucus spécial, sa collègue Christine Labrie a déclaré que les déclarations de M. Bouazzi sur le racisme à l’Assemblée nationale la mettaient «extrêmement mal à l’aise».
Questionnée à savoir si ce dernier pourrait être exclu du caucus, elle a affirmé. «On a beaucoup de discussions au caucus en ce moment. C’est toujours en cours. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises d’énoncer mes attentes envers Haroun dans les derniers jours et il les connaît très bien.»
Après 1 h 20 min de pourparlers, les visages étaient longs lorsque les députés sont sortis de leur réunion de crise.
D’ailleurs, les co-porte-parole et leur garde rapprochée sont restés dans la salle avec M. Bouazzi, après le départ des députés, visiblement afin de peaufiner la déclaration.
Écoutez Benoit Dutrizac et Stéfanie Tougas parler du sujet en format balado sur la plateforme QUB, aussi diffusé au 99,5 FM:
Élus outrés
Mardi matin, les élus des autres partis ont continué de réclamer des excuses, malgré la motion adoptée par le congrès de Québec solidaire, ce week-end, pour affirmer que l’Assemblée nationale n’est pas raciste.
Dans cette déclaration, ni QS ni M. Bouazzi n’a présenté d’excuses ou retiré les propos voulant que les mécanismes du racisme soient à l’œuvre tous les jours au parlement québécois.
«Lorsqu’on ne se dissocie pas des mots d’un élu qui fait partie d’un caucus, ça veut dire que l’on contribue à atteindre à la réputation de la démocratie, de la maison du peuple», a déploré la députée libérale Marwah Rizqy.
Bouc émissaire
Questionné à savoir si son gouvernement blâme trop souvent l’immigration pour ses difficultés dans divers dossiers, le ministre responsable de la Lutte contre le racisme assure que les élus de l’opposition peuvent être en désaccord, sans verser dans les accusations de racisme.
«Quand on reçoit 600 000 immigrants temporaires, c’est clair que ça va avoir un impact sur notre capacité de livrer des services. De dire ça, ce n’est pas raciste. Alors, je pense qu’il confond [une] opinion avec le racisme», estime Christopher Skeete.
En cette journée qui s’annonce difficile pour l’aile parlementaire de Québec solidaire, je souhaite prendre le temps de dire certaines choses importantes. Tout d’abord, je réaffirme mon engagement à travailler aux côtés de mes collègues du caucus solidaire, au service de notre…
— Haroun Bouazzi (@HarounBouazzi) November 19, 2024
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