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L'article provient de Le Journal de Montréal

Marmottes, mouffettes, ratons: voici comment tenir à distance ces visiteurs indésirables!

La mouffette, un animal sauvage qu'on souhaite faire décamper de son terrain!
La mouffette, un animal sauvage qu'on souhaite faire décamper de son terrain! geoffkuchera - stock.adobe.com
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Nadine Descheneaux

2023-08-26T04:05:00Z
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Est-ce que des bêtes sauvages – petites et grandes – ont décidé de prendre votre maison (ou votre terrain) pour un Airbnb? Si l’on veut que cessent les visites, quelques gestes sont nécessaires. Mais il est aussi possible de tolérer leur présence et d’opter pour une saine cohabitation.

Les animaux sauvages ne sont pas des animaux «indésirables»

On ne dit plus «animaux indésirables» ou «importuns» pour désigner ces petites bêtes qui s’installent dans les villes. 

«Ce sont des étiquettes remplies de préjugés que de les désigner ainsi. L’étalement urbain est responsable de la perte de territoire pour les animaux qui n’ont que deux choix: mourir ou s’adapter. Ce sont des animaux sauvages, voilà tout ! Et ils sont essentiels à notre écosystème !» note Jennifer Tremblay, présidente-fondatrice de SOS Miss Dolittle, Centre d’aide pour animaux sauvages. 

Le défi demeure de rester chacun – humains et animaux – à notre place.

Cohabiter sans danger, mais sans les attirer

Généralement, les animaux sauvages en ville ne présentent pas de danger puisqu’ils craignent les humains. 

Notre seule présence est habituellement suffisante pour faire fuir l’animal, et les attaques sont très rares. 

Mais chacun doit rester à sa place. 

«On doit s’assurer de ne pas défaire ce qui est naturel et de ne pas essayer de les apprivoiser ou de les nourrir à la main. La marmotte sur mon terrain, je la regarde à 20 pieds de distance et je ne cherche pas à m’en approcher. Il faut maintenir la crainte des animaux envers nous», explique Jennifer Tremblay. 

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Au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, on indique cependant qu’en ayant accès--- à de la nourriture et en côtoyant--- régulièrement des humains, certains animaux peuvent perdre leur crainte, ce qui peut les amener à s’approcher davantage ou encore à modifier certains comportements en sortant, par exemple, le jour et le soir plutôt que la nuit. 

Le truc le plus facile : taper des mains quand on voit un animal sauvage pour signaler notre présence et lui signifier qu’on ne souhaite pas devenir son ami. 

Leur nature sauvage est forte : ils vont s’enfuir !

Nos habitudes qui les attirent

Selon le ministère, si les animaux se retrouvent près de nos maisons, ce n’est pas par hasard, mais parce que nous leur fournissons, volontairement ou non, des abris et de la nourriture. 

En haut de la liste ? Les mangeoires d’oiseaux. 

En les remplissant de graines diverses, on croit attirer telle sorte d’oiseaux en particulier. 

Erreur. «En fait, on devrait les appeler des mangeoires à animaux !» dit Jennifer Tremblay. 

Certaines villes au Québec – Lévis, entre autres – ont même interdit la pose de telles mangeoires sur leur territoire afin de contrôler la présence d’animaux sauvages. 

«Des graines de tournesol, ce sont des bonbons pour les ratons laveurs», indique Mme Tremblay.

Il est impossible d’être sélectif dans les animaux qu’on attire en installant une mangeoire. 

Cette dernière contribue à densifier la faune, à attirer les animaux sauvages sur notre terrain et leur permet de survivre sans trop d’efforts. 

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Même logique pour notre habitude de nourrir les chats errants. 

«Le raton laveur va tout faire pour aller manger la nourriture, c’est certain. On ne peut pas être discriminatoire ou sélectif. Et en plus, pourquoi ce serait important de sauver les chats errants, mais pas les ratons laveurs ? Eux aussi sont importants !» souligne Jennifer Tremblay.

De plus, en plantant des arbres fruitiers ou en ayant un jardin débordant d’aliments, on contribue à attirer les animaux autour de la maison. 

Même nos composteurs dégagent une odeur alléchante et assurent une présence accrue d’insectes... dont raffolent certaines bêtes. 

Finalement, ce n’est pas un terrain qu’on a, mais un buffet à volonté attirant pour la faune.

Sans compter que nos installations sont intéressantes aussi. 

Notre cabanon, le dessous de notre escalier ou notre galerie non fermée représentent tous des possibilités de condos pour les animaux sauvages.

Se rendre inintéressants

Les animaux sauvages en milieu urbain sont là pour de bon. 

En ville, ils trouvent leur nourriture et très peu de prédateurs. Il est donc préférable d’apprendre à bien cohabiter. 

Il faut miser sur l’adoption de comportements qui permettent d’éviter les conflits en évitant que les animaux aient accès à la nourriture ou aux bâtiments.

On garde en tête qu’il faut se rendre le moins intéressant possible pour eux en préservant leur nature sauvage. 

«Au fond, il faut arrêter d’être irrésistible», lance Jennifer Tremblay.

Marmotte

Elle s’est invitée sous votre galerie ? 

On place une guenille imbibée de vinaigre dans son trou. 

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C’est assez pour la pousser à déménager. 

Pour une protection à long terme, on place des grillages dans les ouvertures autour du cabanon ou de la galerie.

Placez une guenille imbibée de vinaigre dans le trou de la marmotte. C’est assez pour la pousser à déménager.
Placez une guenille imbibée de vinaigre dans le trou de la marmotte. C’est assez pour la pousser à déménager. Matteo - stock.adobe.com

Raton laveur

Cet éboueur naturel a fait son nid dans votre cabanon ? 

On met de la lumière et de la musique. 

Le lieu ne sera plus si attirant et il partira pour trouver mieux – et plus calme – ailleurs. 

On évite aussi que l’endroit soit totalement inactif durant l’hiver. On y place nos pelles et on va y faire un tour à l’occasion.

Cet éboueur naturel a fait son nid dans votre cabanon ? On met de la lumière et de la musique.
Cet éboueur naturel a fait son nid dans votre cabanon ? On met de la lumière et de la musique. PIXATERRA - stock.adobe.com

Mouffette

Bien que la mouffette soit utile, car elle mange les vers blancs de votre terrain et chasse les autres petits animaux, on peut la tenir à distance avec certaines plantes qu’elle n’apprécie pas (jacinthes, fritillaires, etc.). 

On sécurise aussi les bacs à poubelles et à recyclage. 

La SPA de Québec propose un répulsif naturel fait d’une tasse de vinaigre, 4 gousses d’ail hachées, 4 cuillères à soupe de moutarde en poudre et 4 cuillères à soupe de poivre de cayenne.

Bien que la mouffette soit utile, car elle mange les vers blancs de votre terrain et chasse les autres petits animaux, on peut la tenir à distance avec certaines plantes qu’elle n’apprécie pas (jacinthes, fritillaires, etc.).
Bien que la mouffette soit utile, car elle mange les vers blancs de votre terrain et chasse les autres petits animaux, on peut la tenir à distance avec certaines plantes qu’elle n’apprécie pas (jacinthes, fritillaires, etc.). geoffkuchera - stock.adobe.com

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Rat et souris

Attention ! Trop longtemps, on a utilisé – à tort – les boules à mites pour faire fuir les animaux. 

«Les boules à mites, c’est pour... les mites ! Et surtout, c’est un poison. Il ne faudrait pas qu’un enfant ou un chien les ingère !» 

Certaines huiles essentielles éloigneraient les rongeurs, mais aussi du vinaigre de cidre, du piment fort, des cheveux humains, du marc de café, etc.

Certaines huiles essentielles éloigneraient les rongeurs, mais aussi du vinaigre de cidre, du piment fort, des cheveux humains, du marc de café, etc.
Certaines huiles essentielles éloigneraient les rongeurs, mais aussi du vinaigre de cidre, du piment fort, des cheveux humains, du marc de café, etc. creativenature.nl - stock.adobe.

Écureuil

On est anxieux à l’idée qu’il mange nos bulbes qu’on plantera bientôt dans le sol en vue d’une floraison printanière ? 

On protège nos bulbes avec un grillage ou on choisit des espèces qui n’intéressent pas les bêtes.

On protège nos bulbes avec un grillage ou on choisit des espèces qui n’intéressent pas les bêtes.
On protège nos bulbes avec un grillage ou on choisit des espèces qui n’intéressent pas les bêtes. Florian Villesèche - stock.adobe.com

Lapin à queue blanche et lièvre

Il est joli, mais il mange vos récoltes avant vous ? On place notre jardin en hauteur, c’est déjà un bon début. 

Autrement, on installe un détecteur de mouvement qui va se déclencher et faire fuir le visiteur gourmand. 

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs conseille aussi d’étendre un paillis composé de matière piquante avec des aiguilles de pin séchées pour créer un effet dissuasif.

Il est joli, mais il mange vos récoltes avant vous ? On place notre jardin en hauteur, c’est déjà un bon début.
Il est joli, mais il mange vos récoltes avant vous ? On place notre jardin en hauteur, c’est déjà un bon début. EcoView - stock.adobe.com

Cerf

Il vient grignoter vos pommes ? 

Comme il est de nature craintive, on peut suspendre un objet qui bouge ou qui fait du son dans l’arbre alléchant. Cependant, cette solution ne fonctionne que pour une courte période. 

On recommande d’installer un détecteur de mouvement qui les arrosera lorsqu’ils le déclenchent.

Comme il est de nature craintive, on peut suspendre un objet qui bouge ou qui fait du son dans l’arbre alléchant.
Comme il est de nature craintive, on peut suspendre un objet qui bouge ou qui fait du son dans l’arbre alléchant. AB Photography - stock.adobe.com

À consulter 

  • quebec.ca/gouvernement/ministere/environnement
  • sosmissdolittle.com – on peut aussi leur téléphoner de 9 h à 21 h tous les jours, ou leur écrire pour avoir rapidement des infos.
  • Mettez la main sur le dépliant du Gouvernement du Québec intitulé Les animaux sauvages n’ont pas besoin de votre aide ! en retapant le titre sur internet.
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