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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Ex-motard abattu à Québec: qui est Michel «Doune» Guérin?

Le criminel a été condamné deux fois pour plus de huit ans en matière de stupéfiants

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Photo portrait de Martin Lavoie

Martin Lavoie

2023-11-27T21:49:58Z
2023-11-27T21:56:22Z
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Né le 10 décembre 1966, Michel «Doune» Guérin a été président du club de motards Les Mercenaires. Après la dissolution du groupe, il est demeuré un proche des Hells Angels et, selon des informations, demeurait un acteur important du commerce et de l’importation de la cocaïne à Québec. De 1988 à 1994, il cumule des condamnations pour des délits contre des biens, mais commet deux infractions pour possession d’armes illégales en 1990, que la justice lie à son activité de trafiquant de drogue. Suivront des condamnations de dix ans aux États-Unis et de huit ans au Québec.

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Extradé aux États-Unis

Michel «Doune» Guérin est arrêté en mai 1994 pour tentative d’importation de stupéfiants en provenance des États-Unis. Il passe 32 mois en prison, dont un certain temps en isolation, puisque les services carcéraux craignent qu’il s’en prenne à des codétenus pour éviter l’extradition. Un juge met fin à l’isolation. En janvier 1997, la Cour d’appel rejette sa demande de sursis. Il est donc extradé aux États-Unis pour y être jugé dans un complot d’importation de 2 kg de cocaïne. Il sera condamné à 10 ans de prison, mais retrouvera sa liberté en 2003.

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Plan d’évasion

Alors que Guérin est incarcéré à Québec et fait l’objet d’une demande d’extradition vers les États-Unis, un complot pour le faire évader est mis en branle en mars 1995. Le complot avorte, mais il vaut une peine de prison à l’un des planificateurs, Alain «Lulu» Leclerc. Ce dernier, qui est aussi un ex-Mercenaires, est assassiné de trois balles dans la tête en novembre 1997 dans un restaurant Ashton de Charlesbourg.

Retour en dedans

Libéré d’une prison américaine en 2003, Guérin n’a pas mis de temps avant de se retremper dans le milieu. Il est arrêté en février 2005 lors de l’opération Despote, alors qu'il était dirigeant d’un réseau de trafic de cocaïne. En six mois, les policiers enregistrent huit livraisons de cocaïne à l’organisation, pour un total de 88 kg. Une fois la cocaïne coupée, la valeur dépassait les 13 millions $. Il a été condamné à huit ans et sept mois de prison. L’opération a aussi attiré l’attention de Revenu Québec, qui a réclamé 1,3 million $ à Guérin pour taxes de vente impayées et pris des hypothèques légales sur des immeubles lui appartenant.

Bénévole et fin de la semi-liberté

En février 2011, Michel Guérin réussit à convaincre la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) de lui accorder une semi-liberté pour des «projets humanitaires». Selon la CLCC, Guérin a adopté «un tout autre comportement» en prison, étant engagé dans plusieurs «projets de type caritatif et humanitaire [...]. Vous souhaitez vous impliquer dans des activités de bénévolat et plus spécialement auprès de consommateurs pour augmenter votre conscience sociale». Sa semi-liberté lui est retirée deux ans plus tard. La CLCC souligne son «appât du gain rapide et facile, l’attrait du pouvoir et du luxe et la cupidité». «La piètre qualité de ses fréquentations» et une condamnation concurrente de deux ans pour complot et recel ont convaincu la Commission de mettre un terme à la semi-liberté.

Il poursuit la Ville de Québec

Guérin était revenu dans l’actualité en mai 2022 comme propriétaire de l’Univers Gym Fitness, alors qu’il poursuivait la Ville de Québec pour 85 000$. La Ville, qui administrait l’aide d’urgence aux PME du gouvernement durant la crise sanitaire, lui avait refusé l’accès au programme en raison de son passé criminel. Guérin arguait que la Ville «agissait de mauvaise foi» en refusant la demande d’aide de l’entreprise située aux Galeries Charlesbourg, au seul motif que l’accorder «engendrerait un risque d’image» pour la Ville.

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