Qui est Kim Ju-ae, la fille de Kim Jong-un pressentie pour lui succéder?
AFP
Visites d'usines ou cérémonie d'hommage aux soldats: Ju-ae, la discrète fille de Kim Jong-un pressentie pour sa succession, accompagne son père dans tous ses déplacements, y compris à Pékin où il assistait mercredi à un défilé militaire.
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L'AFP dresse le portrait de l'adolescente dont on sait peu de choses, mais qui pourrait devenir la prochaine dirigeante de la Corée du Nord.
Qui est-elle ?
Ju-ae a été aperçue pour la première fois en 2022, accompagnant son père à un lancement de missile.
Mais c'est l'ancienne vedette de la NBA Dennis Rodman qui a révélé que Kim Jong-un avait une fille.
Kim Jong-un lui a présenté sa femme et une enfant, en lui disant «voici ma fille», lors d'une visite à Pyongyang en 2013.
Les médias d'État nord-coréens n'ont jamais révélé son nom, mais l'ont qualifiée d'«enfant bien-aimée» et «estimée».
Les services de renseignement sud-coréens affirment qu'il s'agit de Ju-ae, la fille de Kim Jong-un et de son épouse, l'ancienne chanteuse vedette et première dame Ri Sol Ju, avec qui il s'est marié en 2009.
Comment apparaît-elle en public ?
Les médias d'État nord-coréens ont publié des images montrant des adultes s'inclinant profondément lors de son passage.
Lors de ses récentes apparitions, on la voit marcher au bras de son père, devant sa tante, Kim Yo Jong, et sa mère.
Ju-ae attire l'attention par son style: elle arbore des lunettes de soleil Gucci, s'affiche avec des montres Cartier, tout en imitant le look de son père avec des vestes en cuir.
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Un premier déplacement à l'étranger ?
En accompagnant son père à Pékin, Ju-ae «fait en quelque sorte ses débuts officiels à l'étranger», souligne Yang Moo-jin, ancien président de l'Université des études nord-coréennes de Séoul.
Mais l'universitaire rappelle qu'elle a déjà «participé à plusieurs événements militaires et diplomatiques, notamment une réception à l'ambassade de Russie».
Cette transition de la scène nationale à la scène internationale pourrait marquer «la dernière étape vers la succession», a-t-il ajouté.
Si Ju Ae succédait à Kim Jung-un, elle serait la première femme à diriger le pays reclus depuis sa fondation, en 1948.
Les experts considèrent qu'il s'agit d'une manœuvre calculée de la famille Kim, principalement dans le but de mettre Ju-ae en avant.
«Il ne s'agit pas d'un simple voyage en famille, mais en réalité d'une "entrée en scène en tant que successeure"», selon Lim Eul-chul, professeur à l'Institut d'études extrême-orientales de l'université Kyungnam.
Par le passé, a-t-il indiqué à l'AFP, «on a pu voir que les héritiers consolident généralement leur statut en se rendant en Chine, ou en participant à des événements internationaux afin d'obtenir la légitimité des puissances socialistes».
Le professeur prend comme exemple la rencontre entre Kim Jong Il, successeur désigné de Kim Il Sung, et Xi Zhongxun, père de Xi Jinping, en 1983 à Pékin.
«Le cas de Ju-ae s'inscrit dans cette trajectoire», ajoute-t-il.
Peut-elle vraiment succéder à son père ?
Le Service de Renseignement national sud-coréen (NIS) a reconnu en 2024 pour la première fois que Ju Ae pouvait être l'héritière du régime.
«D'après une analyse des apparitions publiques de Kim Ju-ae et du niveau de protocole qui lui est accordé, elle semble actuellement être la successeure la plus probable», avait déclaré Cho Tae-yong, alors à la tête du service.
Cheong Seong-chang, de l'Institut Sejong de Séoul, raconte que «lors d'un défilé militaire, le cheval blanc de Ju-ae est apparu en deuxième position après celui de Kim Jong-un».
«Une preuve» qu'elle lui succédera, selon lui, tout comme le fait que Pyongyang ait «émis des timbres à l'effigie du couple» père-fille.