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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Québec veut accélérer la construction de logements abordables

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Jean-François Tremblay | TVA Nouvelles

2022-02-03T20:12:27Z
2022-02-03T20:15:22Z
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La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a annoncé jeudi la création du Programme d’habitation abordable Québec, le PHAQ, qui sera complémentaire à AccèsLogis. 

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Le PHAQ sera plus rapide que son prédécesseur qui date de 1997, permettant la construction de ce type de logements à l'intérieur de 12 à 18 mois.

«Le programme AccèsLogis est très, très lourd. Plus lent. Lever un projet avec AccèsLogis, c'est quatre ans. Et avec le Programme d'habitation abordable Québec, c'est un an environ», a estimé la ministre en conférence de presse.

Le gouvernement prévoit la construction de 2000 logements abordables dès la première année.

«C'est peut-être ambitieux, mais dans le monde de l'habitation, ce sera une révolution, a indiqué la ministre Laforest. Il y a un manque de logements abordables. Ça fait des décennies que ça dure, mais avec l'annonce d'aujourd'hui [jeudi], on appuie sur l'accélérateur.»

Les coopératives, les organismes à but non lucratif (OBNL), les offices municipaux d’habitation (OMH) et le secteur privé sont admissibles à condition de maintenir ces logements abordables au moins 15 ans.

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«Un promoteur qui s'engage sur 15 ans aura 20 % de subvention. Et s'il s'engage sur 30 ans, il pourra avoir jusqu'à 50 % de subvention», a précisé Andrée Laforest.

Le prix demandé au locataire pour la première année sera basé sur le loyer médian.

«Par exemple, à Saguenay, au [Saguenay–Lac-Saint-Jean], un 4 1/2 qui sera construit avec le PHAQ, le Programme d'habitation abordable Québec, devrait être environ à 665 $ par mois au lieu de 720$», a précisé la ministre.

Par la suite, les loyers seront indexés en fonction des indices du Tribunal administratif du logement, sans hausse vertigineuse.

«Un propriétaire ne pourra pas hausser considérablement le montant du loyer par mois parce qu'il y a une échelle de prix à respecter avec la Société d'habitation du Québec», promet la responsable de l’Habitation.

Ceux qui s'occupent de logements sociaux restent sur leur appétit, même si les locataires auront droit au supplément de loyer.

«Donner des subventions à des promoteurs privés qui recherchent le profit, mais qui vont louer des logements dits abordables. Ce qui n'est pas du logement social. Et les personnes appauvries ne pourront même pas avoir accès à ces logements», a avancé Sonia Côté, la coordonnatrice de Loge m’entraide, un organisme de Chicoutimi.

Pour Québec solidaire et le porte-parole en matière de logement Andrés Fonticella, la ministre est déconnectée de la réalité. «C'est la ministre des promoteurs privés. Pas la ministre de l'Habitation. C'est la mort du logement social et communautaire.»

Les propriétaires saluent l'intention, mais le directeur général de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Benoit Ste-Marie, s'interroge sur la hausse des coûts de construction et sur ce type de marché.

«Construire du logement locatif, c'est un risque beaucoup plus important pour le constructeur, a-t-il exposé. Et c'est un risque qui se poursuit par la suite parce que la location au Québec, c'est une affaire difficile.»

Les premiers appels de projets se feront dès le 1er mars. Québec veut que des chantiers commencent cet été. Le programme prévoit 200 millions $ pour démarrer. Plusieurs villes jugent que ce n’est pas assez.

«C'est loin d'être suffisant. Le besoin est criant et urgent», a déclaré Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke.

Même impression chez la mairesse de Granby, Julie Bourdon. «Si on veut combler l'ensemble des demandes qui vont arriver, je ne suis pas certaine que ce soit suffisant.»

Sa collègue de Drummondville, Stéphanie Lacoste, est du même avis. «Si on veut vraiment faire en sorte que les gens puissent se loger décemment, il va falloir aller beaucoup plus loin.»

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