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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Enseignante voilée congédiée: Québec renvoie la balle aux élus fédéraux

Photo d'archives Agence QMI, Mario Beauregard
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Patrick Bellerose | Bureau parlementaire

2021-12-10T18:27:06Z
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Devant les accusations de discrimination à la suite du congédiement d’une enseignante voilée en Outaouais, le ministre Benoit Charette affirme que la loi 21 s’inscrit dans une longue démarche de laïcisation du Québec et renvoie aux élus fédéraux sur le bilan canadien en matière de racisme.  

• À lire aussi: Loi sur la laïcité: tollé pour une enseignante retirée à cause de son voile

«Certains aiment bien juger les autres et ça leur permet d’oublier ou de mettre de côté leur propre bilan en la matière. Donc, je ne m’arrête pas aux perceptions des autres», a commenté vendredi le ministre responsable de la Lutte contre le racisme. M. Charette n’a pas souhaité dresser une liste des éléments à charge dans le bilan canadien.   

Même si la loi 21 a été adoptée il y a déjà deux ans, l’enseignante d’une école primaire anglophone de Chelsea est devenue hier le premier cas connu d’un congédiement lié à l’interdiction de signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité.   

Plusieurs élus libéraux à Ottawa ont dénoncé cette situation. «Ce type de discrimination ne reflète pas la société québécoise dans laquelle je veux vivre», a notamment déclaré le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller.  

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«Il est temps que les politiciens se lèvent pour défendre ce qui est juste. Il faut s’opposer au projet de loi 21. Au tribunal, à la Chambre des communes et dans les rues», a également commenté le député conservateur Kyle Seeback. 

Malgré tout, Benoit Charette s’est dit convaincu que «la société québécoise est une des plus tolérantes». «Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problématique de racisme, on l’a vu encore hier avec le bilan qu’on a fait, mais franchement le Québec est une société plus qu’accueillante», a dit Benoit Charette, en faisant référence au bilan des actions de son gouvernement en matière de lutte au racisme présenté la veille.   

Écoutez le commentaire de Richard Martineau au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :  

Comme le clergé catholique

Le ministre estime que la loi 21 s’inscrit dans un processus historique de laïcisation du Québec.  

«Il y a bien des gens qui perdent de vue l’histoire du Québec. La laïcisation de la société québécoise n’a pas commencé avec le projet de loi 21, dit-il. Si on remonte aux années fin 1950, début 1960, avec le clergé à qui on a imposé des restrictions au niveau de leur présence ou de leur habillement en classe... des décennies après, la laïcisation des commissions scolaires.» 

«Donc, ce n’est pas un processus qui est nouveau, a-t-il ajouté. Et ce n’est certainement pas un processus qui vise une religion en particulier. Quand je vous parle des années 1960, c’est essentiellement le clergé catholique qui était visé.»  

De son côté, le ministre de l’Éducation a rappelé que la loi sur la laïcité était déjà en place au moment de l’embauche de l’enseignante. «Je m’explique mal que la commission scolaire ait embauché quelqu’un en contravention de la loi, mais ça a été régularisé», a brièvement déclaré Jean-François Roberge.  

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