Québec met fin à l’«exploitation» des personnes vivant avec une déficience intellectuelle sur les plateaux de travail

Yannick Beaudoin
Une semaine après l’entrevue du directeur général de l’organisme Pleins Rayons, qui dénonçait l’«exploitation pure et simple» des personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme, le gouvernement Legault affirme avoir corrigé le tir.
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Une nouvelle directive envoyée aux entreprises et organismes qui emploient ces travailleurs limite à deux ans la période durant laquelle un jeune adulte peut intégrer un plateau de travail. À cela peut s’ajouter une année de stage d’intégration sans supervision quotidienne.
«Ce qu'on demande c'est qu’à la sortie de l'école tout le monde ait un plan d'intervention pour avoir une trajectoire de vie et que ceux qui sont aptes au travail, ils vont passer maximum deux ans sur les plateaux de travail et maximum un an dans un stage non rémunéré avant d'être intégrés à l'emploi. À ce moment-là, on demande aux employeurs de les rémunérer à leur juste valeur», a expliqué le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, en entrevue à l’émission de Benoit Dutrizac, diffusée à QUB radio et télé.
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Ce dernier a toutefois tenu à défendre la pertinence des plateaux de travail.
«Un plateau de travail, c'est utile pour notre clientèle aux services sociaux, parce que nous, on s'occupe des personnes en situation de handicap qui sont non aptes au travail, c'est quelqu’un avec un retard sévère, un retard profond, une déficience sévère ou une déficience profonde», soutient M. Carmant.
«Ces plateaux de travail là sont importants: ça leur permet de socialiser, ça leur permet de faire de la réadaptation, ça permet aux parents de travailler également», ajoute-t-il.
Le ministre Carmant reconnaît que des personnes vivant avec un handicap intellectuel, mais aptes au travail, ont été employées sur les plateaux de travail, parfois pendant plusieurs années, au lieu d’être amenées adéquatement vers des emplois rémunérés de façon complète.
«C'est ça qu'on est venu corriger avec une directive», souligne-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.