Québec accepte de hausser le salaire des juges de 22% à 50% sur quatre ans


Geneviève Lajoie
Le gouvernement Legault accepte de hausser substantiellement le salaire des juges de 22% à 50% sur quatre ans, selon la catégorie.
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Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a donné son aval à une bonne partie des recommandations du comité chargé d’examiner la rémunération des magistrats pour la période 2019-2022.
Si l’Assemblée nationale entérine la proposition du gouvernement, ce qui est pratiquement une formalité lorsqu’on est majoritaire, les quelque 300 juges de la Cour du Québec verront leur salaire passer à 310 000 $ au 1er juillet 2022, précise le document déposé jeudi au Parlement. Leur traitement étant de 254 518 $ depuis 2018, il s’agit d’une augmentation de 22 % sur quatre ans.
La CAQ accorde la même hausse aux juges municipaux à titre exclusif, dont la rémunération atteindra 264 030 $ cet été. C’est moins que ce que recommandait le groupe de travail.
Les quelque 40 juges de paix magistrats auront droit à la plus importante bonification, alors que leur traitement passera de 144 960 $ à 217 000 $, une augmentation de 50% sur quatre ans. «Le gouvernement croit que l’acceptation de cette recommandation saura enfin porter fruit sur l’attraction et la rétention à la fonction», souligne le ministre Jolin-Barrette.
Par le passé, soulignons que les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas toujours suivi les recommandations du comité qui se penche sur le traitement et les conditions de travail des magistrats.
Des peanuts pour le personnel administratif
Le Syndicats de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), qui représente notamment les huissiers audienciers et les techniciens en droit, ne digère pas les hausses de salaire accordées aux magistrats.
«C’est scandaleux! Le gouvernement Legault offre des augmentations de salaire mirobolantes à des juges qui sont déjà de hauts salariés alors qu’on offre des peanuts au personnel administratif qui les assiste tous les jours», a réagi le président général Christian Daigle.
Le gouvernement, qui est toujours en négociation avec les employés de la fonction publique, offre 6% sur trois ans en moyenne aux membres du SFPQ. Ces derniers gagnent généralement moins de 40 000 $ annuellement.
«Nos membres, dont les emplois sont aussi touchés par la pénurie de main-d’œuvre, se font offrir des augmentations qui ne couvrent même pas le coût de la vie», déplore M. Daigle.