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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Que reste-t-il de notre système partisan ?

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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2022-10-01T09:00:00Z
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Il y a un peu plus d’un mois, on disait François Legault tout-puissant. Sa réélection était une formalité. Il devait y avoir du vrai dans cela, car après une campagne calamiteuse, à la stratégie broche à foin, il obtiendra, pour peu que les sondages ne nous trompent pas, une majorité écrasante.

Il l’aura en bonne partie grâce au morcellement des oppositions, qui correspond à la fragmentation du Québec en courants politiques étrangers les uns aux autres, et à notre mode de scrutin, qui se dérègle quand nous passons du bipartisme au multipartisme. 

Legault

On avait oublié à quel point François Legault, qui n’a pas démérité comme premier ministre, est un politicien gaffeur se plongeant dans le pétrin à répétition. 

Qu’adviendra-t-il des partis d’opposition ?

Le Parti libéral n’est plus le grand parti d’alternance au Québec, mais un parti communautaire anglophone, qui pourrait bien le demeurer. Dominique Anglade a eu beau se démener en gesticulations et danses semi-improvisées, rien n’y fait, son parti suscite une forme d’aversion chez les francophones. 

Le Parti conservateur, quant à lui, a effectué une percée étonnante, mais n’a pas su dépasser le stade protestataire. Éric Duhaime l’a modelé à son image, finalement. Il s’agit davantage d’une droite colérique que d’une droite programmatique.

Québec solidaire, dans sa version Gabriel Nadeau-Dubois, se rêvait dans le siège de l’opposition officielle. Ce n’est pas inimaginable, mais c’est très improbable. Ce parti n’est pas parvenu à séduire les classes moyennes, sans lesquelles aucune majorité n’est imaginable. 

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PSPP

Finalement, le véritable événement de ces élections fut assurément la renaissance du Parti Québécois, porté par son chef, Paul St-Pierre Plamondon, qu’ils sont nombreux, avec raison, à voir comme un nouveau Jacques Parizeau. 

Comme quoi une campagne électorale peut surprendre. 

Reste à voir si ce succès d’estime des indépendantistes se traduira en conquêtes électorales. Ce sera le vrai suspense, lundi soir. 

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