Quatre ans de prison pour « Roland de Québec »
La victime se dit soulagée par la sentence

Nicolas Saillant
Roland Lachance croyait encore pouvoir éviter la prison, lui qui a nié jusqu’à la porte de la salle d’audience avoir agressé sexuellement un adolescent de 14 ans dans les années 90, mais le photographe des stars a plutôt été condamné à une longue peine de pénitencier de quatre ans malgré son âge vénérable de 90 ans.
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« L’idée qu’on est dans un système où après 30 ans, on peut dénoncer un crime et que son agresseur, à 90 ans peut écoper de quatre ans de pénitencier, il y a quelque chose de rassurant », a dit le procureur de la Couronne, Me Michel Bérubé, satisfait de la sentence.
La peine importante prononcée par le juge Thomas Jacques a d’ailleurs soulagé la victime, Martin Chouinard, qui dit avoir vécu dans une « cage de verre » pendant 30 ans jusqu’à ce qu’il ait finalement le courage de dénoncer son agresseur.
« Le processus que j’ai fait, je ne peux pas dire que c’était facile, ç’a même été difficile, mais tellement bénéfique aujourd’hui, je suis juste heureux », a réagi la victime.
Dans sa décision, le juge Jacques a fait état « des effets dévastateurs » du crime sur la victime autour de laquelle l’accusé a « tissé sa toile ».
Geste courageux
Il a ensuite pris le temps de saluer le courage de la victime en souhaitant que « la fin du procès favorise [sa] guérison ».
Au début des années 90, Martin Chouinard avait rencontré « Roland de Québec » en faisant de l’auto-stop. L’agresseur avait rapidement invité l’adolescent de 14 ans à faire des photos pour lui constituer un portfolio de mannequin, puis en l’invitant à des soirées mondaines tout en lui faisant des avances qui ont mené à une cinquantaine d’agressions sexuelles – masturbations et fellations – jusqu’à l’automne 93.
Pour sa part, Roland de Québec a une fois de plus nié les gestes quelques instants avant de recevoir sa peine. « Moi, dans ma tête ce n’est pas vrai, ce qu’il dit n’est pas vrai », a commenté l’homme, qui parle de vengeance.
Roland de Québec est dans l’attente d’une autre sentence pour l’agression d’un adolescent, cette fois dans les années 70.
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