Quasiment aussi sexy qu’Eugenie Bouchard sur un terrain de pickleball


Benoît Rioux
Tant qu’à braver le blizzard pour assister au «Pickle Bowl» des Alouettes, pourquoi ne pas accepter l’invitation de l’organisation de participer à ce tournoi amical? Les fortes chances ne pas avoir autant de grâce que la Québécoise Eugenie Bouchard sur un terrain de pickleball auraient normalement dû sonner une alarme, mais des sept péchés capitaux, l’orgueil est assurément celui qui me sied le moins.
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Pendant que notre «Genie» avait rendez-vous avec Andre Agassi et Steffi Graf pour un match à 1 millions de dollars américains à Las Vegas, j’allais donc devoir me battre, sur ses terres au chic Club Atwater de Westmount, pour défendre ma fierté, raquette à la main.
C’était d’ailleurs une première pour moi au pickleball. Heureusement, le partenaire avec lequel j'ai été jumelé avait légèrement plus d’expérience, ayant déjà essayé... une fois.
Tous les clichés
Après deux défaites pour entamer le tournoi, le tableau a voulu qu’on affronte la puissante paire formée par l’entraîneur-chef Jason Maas et son adjoint Byron Archambault. On sait que ces gars-là n’aiment pas perdre, mais le risque pour eux était plutôt nul.

«Ça va se jouer sur le terrain», ai-je d’abord lancé, avec un sourire narquois, sortant ainsi un cliché trop souvent servi aux représentants des médias.
Si je m’improvisais athlète le temps d’un match de pickleball, on a bel et bien perdu, mais je tiens à préciser que «le pointage ne reflète pas l’allure du match».
Mon erreur
La partie avait pourtant débuté rondement alors que j’ai eu le bonheur, assez tôt dans la rencontre, d’inscrire un point chanceux. Mon erreur? J’ai eu le malheur de vouloir, à la blague, rentrer dans la tête de l’adversaire.
L’esprit compétitif du barbu Archambault a aussitôt fait surface, me fusillant du regard et laissant entendre que j’étais le «Brad Marchand du pickleball». Bref, un joueur haïssable.

Mis à part deux ou trois autres coups du destin dans une cause perdue d’avance, ce point chanceux fut littéralement notre dernier espoir de livrer un match serré. On ne niaise pas avec Maas et Archambault, d’autant plus gonflés par le fait que certains joueurs des Alouettes s’étaient mis à encourager les vaillants représentants des médias pour ce match disputé sur le court central du Club Atwater.
Fierté perdue
Malgré le cinglant revers, je tiens néanmoins à saluer que Maas, tout au long du match, a constamment appelé le pointage en langue française au moment de servir.
Ceci dit, puisque l’orgueil n’est pas non plus totalement inexistant chez l’auteur de ces lignes, je tiens à souligner qu’après cette dégelée subie contre les deux entraîneurs, on a quand même conclu le tournoi à la ronde avec une victoire. Une fiche de 1-3, ce n’est probablement pas le dossier que souhaiteront les Alouettes pour entamer la prochaine saison, mais pour un journaliste n’ayant jamais joué au pickleball auparavant, ça demeure un prix de consolation relatif.
Soit dit en passant, Eugenie Bouchard n’a pas davantage gagné son million de dollars au «Pickleball Slam 3» à Vegas. Graf et Agassi l’ont plutôt emporté, au Mandalay Bay Resort and Casino, contre elle et Andy Roddick. Personnellement, je préfère encore perdre une partie de ma fierté que la possibilité de toucher autant d’argent.
