Quand Trudeau, Lalonde et la GRC complotaient contre le Québec


Normand Lester
Le correspondant parlementaire de QMI Raphaël Pirro rapportait mercredi que deux universitaires venaient de publier des révélations obtenues par l'accès à l’information sur les opérations illégales de la GRC au Québec dans les années 1970.
L’article de Dennis Molinaro et Phillip Davies dans le journal Intelligence & National Security traite d’une officine qui se cachait derrière la désignation bureaucratique banale «Organisme Administratif du groupe de travail sur le fonctionnement du Fédéralisme».
Dans l’argot des initiés, on parlait du «groupe Vidal» du nom de son chef. Ses opérations portaient le nom de code FAN TAN. J’ai eu l’occasion de rencontrer au cours d’enquêtes journalistiques des personnes initiées aux activités de FAN TAN.
FAN TAN, «Groupe Vidal», c’était quoi?
C’était une cellule secrète liée au Parti libéral du Canada créée avec l’approbation de Pierre-Elliott Trudeau par son ministre et homme de confiance, Marc Lalonde. Cette police politique «parallèle», sans autorité constitutionnelle ou statutaire, avait pour mission de collecter des renseignements, d’infiltrer des informateurs et de mener des opérations de déstabilisation contre le mouvement indépendantiste et particulièrement le Parti Québécois.
Il ne s’agissait pas d’initiatives d’éléments incontrôlés opérant à l’insu de leurs supérieurs. Les ordres venaient des plus hautes autorités politiques de l’État canadien.
J’ai rencontré John Starnes, l’homme qui a été «démissionné» comme patron des services secrets de la GRC parce qu’il ne voulait pas que ses agents deviennent les exécuteurs des basses œuvres du Parti libéral. Il m’a expliqué que Lalonde exigeait que la police secrète de l’État travaille directement avec les hommes de main du parti. Trudeau l’a remplacé par le général Michael Dare, chef des services secrets militaires, disposé, lui, à autoriser ses agents à participer aux sales besognes de Trudeau et de Lalonde.
- Écoutez la chronique de Normand Lester, blogueur au Journal de Montréal, Journal de Québec et animateur du balado « Normand Lester raconte » au micro de Sophier Durocher via QUB radio :
Le caporal Samson, la GRC et la mafia
Une grande partie des activités criminelles du fédéral contre le Québec est toujours couverte par le secret d’État.
Si certaines menées par la police fédérale sont connues, c’est à cause du caporal Robert Samson de la GRC. Arrêté après qu’une bombe qu’il allait poser chez le propriétaire de marchés d’alimentation lui eut sauté au visage, il a déclaré sous serment: «J’ai déjà fait pire pour la force.» L’agent secret arrondissait ses fins de mois en faisant pour la mafia les mêmes sales boulots qu’il faisait pour Trudeau et la GRC.
Les révélations de Samson entraînèrent la création, par René Lévesque, de la commission Keable pour enquêter sur les crimes de la «Police montée». Pour tenter de limiter les dégâts, Trudeau mit sur pied la commission Macdonald qui a totalement ignoré FAN TAN dans son enquête.
Elle a quand même recommandé la dissolution du Service de sécurité de la GRC – vu les crimes commis par ses membres – qui sera remplacé par le Service canadien du renseignement de sécurité.
Trudeau évite le sort de Nixon
Dans le scandale du Watergate, qui se déroulait à la même époque aux États-Unis, la Cour suprême a contraint Nixon à remettre au Congrès bandes magnétiques et documents incriminants. Ici, la Cour suprême, bonne chienne de garde du fédéralisme, a refusé aux deux commissions l’accès aux directives du cabinet Trudeau à la GRC contre l’affirmation nationale du Québec.
Aux États-Unis, plus de 30 politiciens, conseillers politiques et agents secrets ont été condamnés à des sanctions pénales. Treize sont allés en prison. Au Canada, les exécuteurs des basses œuvres criminelles de Trudeau ont obtenu, jusqu’à leur retraite, promotions et récompenses.
Toujours pour contrer l’indépendance du Québec, 25 ans plus tard, Jean Chrétien financera illégalement le camp du Non au référendum de 1995 (voir l’enquête Grenier) et sa séquelle, les 330 millions dépensés dans le «scandale des commandites».
Lalonde et Trudeau sont morts en odeur de sainteté fédéraliste, l’instigateur des crimes de la Police montée ayant même l’aéroport international de Montréal nommé en son honneur.