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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Quand t’es plus capable de t’acheter de simples Tylenol, il y a un problème»: un prestataire de l’aide sociale peine à payer son loyer subventionné

L’homme de Trois-Rivières déplore le fait que les prestations ne soient pas augmentées, car le coût de la vie et des loyers a augmenté

Jelena - stock.adobe.com
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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2023-07-30T04:00:00Z
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Un prestataire de l’aide sociale de Trois-Rivières peine à joindre les deux bouts même s’il vit dans un logement subventionné tellement le coût de la vie a augmenté, mais pas les prestations.

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«Des fois, il ne me reste même pas assez pour m’acheter des Tylenol, alors je vais demander à mes voisins si quelqu’un peut m’aider. Quand t’es plus capable de t’acheter de simples Tylenol, il y a un problème», dénonce Y. G.*, prestataire de l’aide sociale depuis six ans pour des raisons médicales.

Ce résident de Trois-Rivières, qui reçoit 790$ par mois de l’aide sociale à cause d’importants troubles anxieux et de santé, vit depuis quatre ans dans une habitation à loyer modique (HLM) où il paie un loyer de 223$ chaque mois.

111$ par semaine

Après avoir payé son internet et son câble, il ne lui reste plus que 447$ pour subvenir à tous ses besoins chaque mois, soit environ 111$ par semaine.

«On s’entend que, maintenant, quand tu fais une épicerie de 65$ pour ta semaine, tu n’as presque rien dans ton panier», dénonce M. G., en ajoutant avoir souvent du mal à se nourrir correctement.

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  • Écoutez l'entrevue avec Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, via QUB radio :

Il réussit tout de même à avoir des produits de base grâce aux services d’aide alimentaire qui lui coûtent 4$ par semaine.

«C’est très difficile, il faut redoubler, voire tripler d’imagination pour subvenir à ses besoins de base», ajoute celui qui est diabétique et qui est en attente d’une opération bariatrique.

«Chanceux» en HLM

Se considérant comme «chanceux» d’avoir eu une place dans un HLM, M. G. ne comprend pas comment il est possible de se loger sur le marché privé avec un revenu de 770$ par mois (montant minimal).

«Je ne sais pas comment une personne peut se loger convenablement. C’est impossible!» laisse-t-il tomber en expliquant ne pas y arriver financièrement.

Et une fois les besoins de bases comblés au mieux, difficile de réussir à avoir une vie à côté.

«Je ne sors presque pas de chez moi, parce que je ne peux rien faire: la priorité, c’est de payer le loyer et de me nourrir», explique-t-il.

Et avec un si faible revenu, difficile de faire face à l’imprévu.

«Parfois, si je me fais prescrire un médicament qui n’est pas remboursé par l’assurance du gouvernement, je m’en passe. Pas le choix», dénonce M. G., qui déplore le fait que les prestations ne soient pas augmentées.

*Une version antérieure de cet article nommait le prestataire de l'aide sociale qui y témoigne. En raison de la quantité de messages désobligeants reçus par la personne, son identité a été masqué pour qu'il ne soit pas harcelé.

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