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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Crise du logement: une mère de famille doit choisir entre payer ses factures ou son loyer

Avec un loyer de 1090$ par mois, qui engouffre près de 50% de ses revenus nets, ainsi que la hausse du coût de la vie, il est devenu difficile de tout payer.

Clémence Desjardins, 13 ans, et sa mère Annie Desjardins, 50 ans, dans leur logement à Sainte-Agathe-des-Monts, ont de la difficulté à boucler les fins de mois.
Clémence Desjardins, 13 ans, et sa mère Annie Desjardins, 50 ans, dans leur logement à Sainte-Agathe-des-Monts, ont de la difficulté à boucler les fins de mois. Photo Clara Loiseau
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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2023-07-30T04:00:00Z
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Une mère de famille prestataire de l’aide sociale n’a plus le choix de sélectionner les factures qu’elle peut payer et celles qu’elle doit repousser pour réussir à garder son toit sur sa tête et celui de sa fille.

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«C’est très anxiogène parce que je me demande souvent quand est-ce que je vais me faire couper telle chose ou telle affaire, parce que ma priorité c’est toujours de payer mon loyer à temps», souffle Annie Desjardins, la gorge serrée.

Avec un loyer de 1090$ par mois, qui engouffre près de 50% de ses revenus nets, chaque mois est difficile depuis qu’elle est prestataire de l’aide sociale à cause de son insuffisance rénale et de ses traitements, qui l’empêchent de retourner sur le marché du travail.

«Ça fait plus d’un mois que ma voiture est au garage parce que je ne peux pas payer la facture. J’ai dû prendre une entente avec Hydro-Québec et je viens seulement de retrouver mon téléphone parce que je m’étais fait couper la ligne», poursuit la mère de famille de 50 ans, qui vit avec son adolescente de 13 ans, Clémence.

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Se serrer la ceinture

Aujourd’hui, cette résidente de Sainte-Agathe-des-Monts reçoit 1000$ d’invalidité et 200$ de l’aide sociale. S’ajoutent à cela 420$ de pension alimentaire par son ex-conjoint et l’allocation enfant versée par les gouvernements fédéraux et provinciaux d’environ 600$ par mois.

«Après avoir payé le loyer, les factures, les besoins de ma fille, l’essence quand j’ai la voiture, ça ne laisse pas grand-chose pour les imprévus et pour l’épicerie, car là encore, tout coûte de plus en plus cher», explique Mme Desjardins, qui avoue ne pas savoir ce qu’elle ferait sans l’allocation familiale.

  • Écoutez l'entrevue avec Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, via QUB radio :

En voyant de nombreuses familles avoir plus de difficultés, elle essaie de ne pas se rendre trop souvent dans les banques alimentaires.

«Il y a des gens qui sont dans de pires situations, qui en ont plus besoin, mais j’ai aussi un peu d’orgueil et ce n’est pas toujours facile d’accepter de devoir y aller», confie-t-elle.

Dettes à rembourser

Pour éviter de faire une faillite personnelle, Mme Desjardins a aussi fait une proposition de consommateur, une entente avec ses créanciers. Cela l’oblige à rembourser ses dettes chaque mois et l’empêche d’avoir accès à un crédit.

«J’avais déjà des dettes et quand j’ai déménagé l’an dernier, entre le 1er juillet et le 1er août j’ai dû dormir au camping en attendant que mon logement soit rénové et ça me coûtait 60$ par jour», raconte-t-elle.

Il fallait en plus de ça payer l’entreposage des meubles et les déménagements.

«Ça m’a mis dans le trouble», affirme celle qui espère pouvoir commencer des études en architecture dans les prochains mois.

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