Quand ça va ben!

Jean-Marc Léger
Pour la première fois depuis la pandémie, les Québécois retrouvent le sourire.
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Non seulement on est plus heureux, mais on a repris la première place à l’échelle canadienne, devant nos amis des provinces atlantiques, et loin devant les Ontariens.
Qu’est-ce qui nous rend si heureux?
Trois choses, toutes simples... mais puissantes.
1. Nos villages qui respirent
La vie est plus douce dans nos petits coins de pays.
Prenez Saint-Augustin-de-Desmaures, Mont-Saint-Hilaire ou Blainville tout en haut de notre palmarès: les gens y vivent mieux, respirent mieux... et sourient plus qu’à Montréal, à Toronto ou à Vancouver.
Ce n’est pas un hasard s’il y a près de trois fois plus de municipalités au Québec qu’en Ontario: 1104 contre 440.
On a choisi de vivre dans des communautés plus petites et à taille humaine ou tout le monde se connaît.
On préfère la proximité, la socialisation et la solidarité. Et ça compte.
2. Notre Québec plus égalitaire
Chez nous, l’écart entre les riches et les pauvres est le plus faible au pays.
Le fameux coefficient de Gini est de 0,27 au Québec, comparé à 0,31 pour l’ensemble du Canada, et de 0,45 aux États-Unis. Plus le chiffre est bas, plus la société est égalitaire.
Autrement dit: ce n’est pas combien tu gagnes qui compte, mais si tu gagnes autant que ton voisin.
3. Notre façon de vivre le moment présent
Mais la raison fondamentale de notre bonheur, c’est notre capacité à vivre davantage le moment présent.
De toutes les questions que j’ai posées en quarante ans de sondage, c’est en réponse à la question «Qu’est-ce qui est plus important pour vous: vivre le moment présent ou préparer l’avenir?» que l’écart est le plus grand entre francophones et anglophones.
La grande majorité des Québécois préfèrent vivre le moment présent alors que les anglophones pensent surtout à préparer demain.
Et ça, ça change le regard qu’on porte sur la vie, souvent pour le meilleur, dans notre vie quotidienne... et parfois pour le pire, notamment au point de vue financier.
Et la vraie bonne nouvelle?
Nos jeunes reprennent goût à la vie.
Il y a vingt ans, les jeunes étaient plus heureux que leurs aînés. Puis tout s’est effondré dans les années 2010, avec l’arrivée massive des médias sociaux suivie de la pandémie.
Mais cette année, pour la première fois depuis longtemps, le bonheur a grimpé de 6% chez les jeunes. Un vrai tournant.
Depuis la noirceur du dark web émerge une génération plus lumineuse qui commence à savoir apprivoiser le monde numérique plutôt que de s’y perdre.
Cette génération est plus nombreuse, plus éduquée, plus techno et plus bruyante. Et comme mon père le disait si bien: quand le bonheur frappe à la porte, il ne faut pas se plaindre du bruit.
Faites confiance aux jeunes, ils vont vous montrer le chemin du bonheur.