Jean Charest devra faire plus que de promettre le pouvoir aux conservateurs

Agence QMI
Jean Charest devra faire plus que de bâtir sa candidature à la chefferie conservatrice en promettant de ramener le parti au pouvoir.
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«S'il y a une chose que je sais et que j'ai apprise en politique: je sais comment gagner», a dit Jean Charest, lors d’un discours prononcé dans une brasserie de Calgary, jeudi.
Or, ce message est peu convaincant pour les députés conservateurs qui viennent de montrer la porte à Erin O'Toole, surtout que le dernier chef leur avait servi cette même promesse et ne l’a pas tenue, a rapporté «Global News».
Jean Charest répète aussi qu’il veut unir le parti, comme le prétendait O’Toole qui se présentait comme un centriste modéré, approuvant le prix du carbone.
Pour sa part, le député d'Ottawa Pierre Poilievre, qui est le favori présumé de la course actuellement, en profite pour attaquer Jean Charest sur plusieurs fronts: son adhésion à la tarification du carbone, aux taxes, sa défense du registre des armes d'épaule et le fait qu'il a dirigé pendant un certain temps un parti appelé «les libéraux du Québec».
L’aile droite des conservateurs veut surtout faire des gains sur les principes et les valeurs du parti. C’est davantage significatif que «gagner pour gagner», estime Michael Diamond, un stratège conservateur qui a travaillé sur le leadership de Peter MacKay en 2020.
Comme Jean Charest vient d'annoncer officiellement sa candidature, la course à la chefferie est encore jeune. Toutefois, s’il veut réduire l'écart entre sa position et celle de Poilievre, l'ancien premier ministre du Québec devra réellement faire valoir les politiques conservatrices qu’il veut mettre de l’avant, au-delà de son «désir d’unité et de conservatisme fiscal».
Cela devrait mobiliser davantage les nouveaux et les anciens conservateurs qu’un candidat qui promet remporter les prochaines élections générales.
Parmi les derniers chefs, Enrin O’Toole a obtenu 33,7 % du vote populaire en 2021. C'est moins que ce qu'avait obtenu Andrew Scheer en 2019 (34,3 %) et un peu mieux que la défaite de Stephen Harper (31,9 %) lorsque les libéraux sont revenus au pouvoir en 2015.