Prof proxénète: «C’est extrêmement troublant», dit Drainville
Gabriel Côté | Agence QMI
Le ministre Bernard Drainville compte «s’assurer personnellement» que le professeur condamné pour proxénétisme en 1997 qui a repris son travail d’enseignant après sa peine de prison ne puisse plus jamais mettre les pieds dans une salle de classe du Québec.
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«C’est sûr que cet homme-là ne pourra plus jamais enseigner dans une salle de classe du Québec, je vais m’en assurer personnellement», a lancé le ministre de l’Éducation dans les couloirs du parlement mercredi matin.
M. Drainville répondait alors à des questions à propos de Serge Dupuis, l’enseignant qui a réussi à passer à travers les mailles du filet et à se faire réembaucher comme professeur même après avoir été reconnu coupable de proxénétisme.
M. Depuis a côtoyé les élèves de l’école secondaire de Mont-Saint-Hilaire pendant 20 ans, jusqu’à ce qu’une plainte pour une relation intime avec une étudiante dévoile son secret.
«C’est extrêmement troublant», a laissé tomber Bernard Drainville, avant de rappeler l’erreur qui est à la source de ce cafouillage.
«L’homme en question était en congé de maladie. Quand il est revenu de son congé de maladie, ils ont oublié de lui demander s’il avait des antécédents judiciaires», a expliqué le ministre.
«Le directeur général du Centre de services scolaire reconnaît lui-même qu’il y a eu erreur, a-t-il ajouté. Qu’est-ce que vous voulez, ils l’ont échappé. Ils le reconnaissent eux-mêmes»
M. Drainville a rappelé que le ministre de l’Éducation est tenu, depuis 2006, de s’assurer qu’il n’y a pas d’antécédent judiciaire avant de remettre un brevet d’enseignement. Par ailleurs, tout enseignant qui a des démêlés avec la justice a la responsabilité d’en informer le ministre dans un délai de 10 jours, sans quoi il risque la suspension, voire la révocation de son brevet.
«Si tu ne le fais pas et qu’on découvre que tu ne l’as pas fait, ça peut être un motif de suspension ou même de révocation de ton brevet, ça fait que tu joues avec le feu», a dit Bernard Drainville.
Mais pourquoi un enseignant informerait-il le ministre de son propre chef s’il sait que ce faisant, il va perdre son emploi ?
À cette question, M. Drainville a souligné que les changements à un dossier judiciaire peuvent être de différentes natures, et que toutes les infractions n’entraîneront pas nécessairement un congédiement. Il a cité en exemple le cas d’une personne qui serait reconnue coupable d’avoir pris la route en état d’ébriété.
«On peut discuter dans les cas comme celui-là», a-t-il dit.