Il devient président de Déferlantes: Jean-Philippe Dion prend les commandes de sa boîte de production
Guillaume Picard
L’animateur, producteur et actionnaire de Productions Déferlantes Jean-Philippe Dion devient président de sa boîte au moment où la télévision vit une crise de financement.
L’actuel président de Déferlantes, qui manufacture des émissions comme Chanteurs masqués, La Voix, Sortez-moi d’ici!, Star Académie et Sucré salé, Benoît Clermont, annonce du même coup son départ pour relever de nouveaux défis professionnels. La réflexion de M. Clermont, nous a dit son successeur, mardi, était en cours depuis quelques semaines, ce qui a permis de bien orchestrer la transition. Ce dernier restera d'ailleurs en poste au cours des prochains mois à titre de conseiller exécutif et de producteur exécutif.
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Jean-Philippe Dion, 41 ans, qui est actionnaire de Déferlantes depuis 2021 et membre de la direction de l’entreprise depuis sa fondation, il y a une décennie, dit avoir réfléchi avant «d’en assumer la présidence».
Il ne voulait pas renoncer à l’animation ni à la création en devant PDG et rappelle qu’il est possible d’animer tout en dirigeant une boîte de production, comme le font France Beaudoin, Charles Lafortune et Louis Morissette.
«Nous avons la même équipe depuis des années, elle est solide et nous sommes bienveillants les uns envers les autres, on est vraiment en mode familial. C’est ça aussi qui a fait en sorte que j’ai décidé de me lancer, car avoir eu à recommencer avec une nouvelle équipe, je ne l’aurais pas fait», a-t-il raconté à l’Agence QMI.
Il reconnaît du même souffle que le défi est de taille dans le contexte actuel de la télévision, dont le modèle d’affaires est mis à mal par la fuite des revenus publicitaires chez les plateformes américaines.
C’est sa complice de longue date Nancy Charest qui le remplace comme vice-présidente principale.
Un rapport étoffé pour soutenir l’industrie audiovisuelle
Celui qui a réalisé un rêve l’hiver dernier en animant Star Académie se réjouit par ailleurs que le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, ait lancé un cri d’alarme sur l’état de la télévision privée et que le Groupe de travail sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec, qui vient de déposer son rapport, propose plusieurs pistes pour donner de l’oxygène à l’industrie et préserver du même coup notre culture bien à nous.
Il se réjouit en ce sens que son souhait de mieux financer les téléréalités ait été entendu par les coprésidents Monique Simard et Philippe Lamarre, ce qui pourrait aider au retour de Star Académie, par exemple, qui sera remplacée par une émission moins coûteuse à produire, La Voix, l’hiver prochain, à TVA et sur TVA+.
Jean-Philippe Dion sait déjà, a-t-il dit, où s’en ira Déferlantes au cours des prochaines années, alors que l’entreprise diversifie ses terrains de jeu, notamment en se lançant dans la fiction, avec une première coproduction en marche, Indomptables, en association avec Encore Télévision.
«On a commencé à faire de la fiction et on a des projets qui vont bientôt partir en développement. On est en train de diversifier de plus en plus pour arriver à tirer notre épingle du jeu, surtout en travaillant en équipe avec les autres», a-t-il poursuivi.
«Il faut revoir nos façons de faire pour arriver avec des méthodes de production mieux adaptées aux budgets que l’on est capable de se permettre. Je suis de ceux qui croient qu’on peut produire un peu moins – de notre côté ce sont deux productions de moins cette année –, mais on peut mieux produire.»
Rappelons que Québecor fait partie des actionnaires minoritaires de Déferlantes.
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