Procès pour le meurtre de Guylaine Potvin: aucune défense présentée par l’accusé Marc-André Grenon

Marc-André Grenon ne présentera finalement aucune défense. Les avocates de l’homme de 49 ans ont informé la cour de leur décision de ne pas faire témoigner leur client à la reprise de son procès lundi matin.

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Le suspense durait depuis plus d’une semaine alors que M^e Karine Poliquin et M^e Vanessa Pharand avaient demandé au juge un délai de quelques jours avant de prendre position. 

Le juge François Huot avait accepté leur requête, établissant l’échéancier pour la suite des choses.

Or, en raison d’ennuis de santé du juge qui ont forcé une pause d’une semaine, l’attente s’était prolongée.

«Après révision de la preuve présentée par le poursuivant, on ne présentera pas de preuve en défense», a déclaré M^e Karine Poliquin en ouverture de séance lundi matin, confirmant la position de son client.

Place aux plaidoiries 

Marc-André Grenon n’avait aucune obligation de présenter quelque défense que ce soit. Il est de la prérogative du clan de l’accusé de faire entendre des témoins ou non et donc Grenon avait droit total au silence jusqu’à la fin des procédures.

C’est à la couronne qu’incombe le fardeau de prouver sa culpabilité hors de tout doute raisonnable.

Maintenant que l’on sait qu’aucune défense ne sera présentée au jury, le juge et les avocats plancheront sur les directives préplaidoiries. Une fois les différentes consignes du juge données, la couronne et la défense plaideront leurs arguments finaux devant les 14 jurés qui trancheront le sort de Marc-André Grenon lors de la journée de mercredi. 

Comme aucune défense n’a été présentée, le Code criminel prévoit que la couronne présentera sa théorie de cause en premier, suivi de la défense. Aucun droit de réplique n’est prévu, ce qui peut expliquer la décision de la défense de ne pas présenter de témoins.

Suivront ensuite les directives du juge aux jurés en prévision des délibérations finales. Cette étape est prévue pour lundi prochain. Un verdict pourrait donc venir quelque part au cours de la semaine prochaine.

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Preuve d’ADN accablante

Rappelons que Grenon est accusé d’agression sexuelle grave et de meurtre prémédité sur Guylaine Potvin, une étudiante du Cégep de Jonquière. La jeune femme de 19 ans avait été découverte sans vie dans son appartement le matin du 28 avril 2000.

Il aura fallu 22 ans aux enquêteurs avant de mettre la main au collet du suspect. Grenon a été arrêté en octobre 2022 après que de nouvelles techniques d’enquête en généalogie judiciaire ont permis de le relier à nouveau au dossier. Son nom se trouvait dans l’enquête depuis le début, mais jamais les enquêteurs n’avaient pu le lier au meurtre directement.

Cet élément central est venu lors d’une filature en août 2022, quand les policiers ont récupéré l’ADN de Grenon sur un verre de boisson gazeuse jeté dans la poubelle d’un cinéma de Granby. 

L’ADN correspondait de manière accablante à celui de l’ADN suspect retrouvé à huit endroits sur le corps de la victime et des objets saisis dans sa chambre selon la théorie de cause de la poursuite. 

La biologiste judiciaire qui a effectué les analyses a conclu qu’il était «des centaines de milliards de fois plus probables» que le profil génétique retrouvé sur la scène soit celui de Marc-André Grenon que celui d’une autre personne.