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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Procès de Marc-André Grenon: arrêté après que 300 autres suspects ont été écartés par ADN

Jamais les policiers n'avaient pu éliminer Marc-André Grenon de leur enquête au fil des ans, contrairement à plus de 300 autres personnes tassées en cours de route

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2024-01-25T19:22:16Z
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Marc-André Grenon a été arrêté le 12 octobre 2022 sur son lieu de travail à Granby. Mais pour en arriver à cette journée fatidique, les policiers ont enquêté pendant 22 ans sur le meurtre de Guylaine Potvin et ont éliminé plus de 300 suspects potentiels par ADN avant de réussir à mettre la main sur celui de l’homme qui subit son procès aujourd’hui.

• À lire aussi: Meurtre de Guylaine Potvin: la porte de l’appartement était déverrouillée selon ses colocs

• À lire aussi: Impossible de lier Grenon aux empreintes trouvées dans l’appartement de la victime

L’enquêteur Pierre-Antoine Côté a témoigné jeudi matin qu’un tableau d’analyse avec 24 000 entrées était lié au dossier du meurtre de Guylaine Potvin. Vingt-quatre mille entrées avec des noms, qui se répètent parfois, de suspects potentiels, mais aussi de témoins rencontrés, d’enquêteurs, des gens habitant près du domicile de la victime et autres. 

Bref, l’ensemble des gens liés de près ou de loin à l’affaire.

Parmi ces noms, celui de Marc-André Grenon. Un suspect potentiel qui s’est fondu dans la masse pendant une vingtaine d’années, sans jamais toutefois pouvoir être écarté par preuve d’ADN a précisé M. Côté. 

Contrairement à plus de 300 autres suspects tassés en cours d’enquête.

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Le policier a expliqué dans son témoignage que c’est le rapport «PatronYme», un projet de recherche de suspect lié à la généalogie judiciaire, qui a fait de Marc-André Grenon «le» nom important de la liste initiale en 2022.

Arrestation

Fort d’une preuve d’ADN saisie «par abandon» lors d’une filature effectuée deux mois plus tôt dans un cinéma, les policiers décident de procéder à l’arrestation de Grenon le 12 octobre 2022. 

Le verre de boisson gazeuse que Marc-André Grenon a jeté aux poubelles dans un cinéma alors qu'il était sous filature policière. C'est ce verre qui a permis aux autorités de prélever son ADN.
Le verre de boisson gazeuse que Marc-André Grenon a jeté aux poubelles dans un cinéma alors qu'il était sous filature policière. C'est ce verre qui a permis aux autorités de prélever son ADN. Fournie par le tribunal

Arrivés sur son lieu de travail, dans un entrepôt de distribution alimentaire de Granby, les policiers de la Sûreté du Québec s’installent dans un petit local. Ils demandent ensuite au patron de Grenon d’aller le chercher, sans toutefois l’aviser de la raison.

«On voulait éviter les problèmes, éviter une réaction négative», a expliqué Pierre-Antoine Côté aux 14 jurés.

À 10h43, la vie de Marc-André Grenon bascule. 

Vingt-deux ans et 6 mois après la mort de Guylaine Potvin, il est officiellement arrêté pour le meurtre et l’agression sexuelle grave de l’étudiante de 19 ans.

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Autre prélèvement d’ADN

Le policier a ensuite décrit en détail les différentes procédures qui ont été effectuées. Après le «droit à l’avocat» de Grenon, le suspect a été transporté vers le grand quartier général de la Sûreté du Québec à Montréal, pour qu’on y exécute différents mandats de prélèvements.

C’est l’enquêteur Côté qui a lui-même prélevé l’ADN de Marc-André Grenon, avec une goutte de sang au bout de son doigt. 

Puis a suivi la prise d’empreintes digitales et d’empreintes dentaires.

M. Côté a décrit Marc-André Grenon comme étant poli à ce moment et très courtois. «Il a été coopératif. [...] Il n’y a rien de particulier à relater de la conduite de l’accusé en notre présence», a souligné l’enquêteur lorsque questionné par la défense en contre-interrogatoire.

Perquisition dans l'appartement de Marc-André Grenon à Granby après son arrestation en octobre 2022.
Perquisition dans l'appartement de Marc-André Grenon à Granby après son arrestation en octobre 2022. Antoine Lacroix / JdeM

Le procès pour meurtre et agression sexuelle grave de l’homme de 49 ans se poursuivra lundi prochain. Deux biologistes judiciaires témoigneront à ce moment du fameux projet «PatronYme» ainsi que de l’analyse de l’ADN prélevé sur la scène de crime et sur Marc-André Grenon 22 ans plus tard.

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