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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Procès de Pascal Desgagnés: un horaire trop chargé pour commettre les crimes tente de démontrer «l’espion» présumé

Deux témoins de la défense sont venus décrire le temps investi par Desgagnés au travail et dans sa famille, en décalage avec les gestes reprochés

Photo d'archives
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-12-13T20:21:02Z
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Pascal Desgagnés tente de faire la démonstration qu’il avait un horaire bien trop chargé pour mener lui-même à bien les manœuvres permettant l’accès aux données personnelles des 28 plaignants à son dossier pour vol d’identité et méfait de données informatiques.

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Les deux premiers témoins que le présumé «espion des vedettes» a fait entendre pour sa défense mardi matin ont tous deux fait état de l’emploi du temps chargé de l’informaticien lors de la période des faits reprochés.

Tout d’abord, une proche dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication réclamée par le ministère public a parlé de la vie familiale chargée de Desgagnés. À travers le travail, les activités sportives de son fils et le temps qu’il consacrait à sa mère, l’accusé n’a jamais laissé transparaître le moindre doute sur des activités douteuses.

«[Il a toujours été] très impliqué avec son garçon. [Il] n’a manqué aucune pratique de hockey. [...] Il était toujours présent dans les tournois», a expliqué la femme de 50 ans, précisant que l’accusé n’avait pas l’habitude de traîner son ordinateur dans ces moments.

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Quand Pascal Desgagnés, qui se représente seul, lui a demandé si elle avait eu à un moment ou un autre des doutes sur le fait qu’il pouvait entretenir des activités illicites ou s’il y avait eu des changements drastiques dans son quotidien, la femme a rapidement répondu par la négative.

Visible au bureau

Le deuxième témoin a été le dirigeant d’une firme informatique qui embauchait Desgagnés pour des contrats en sous-traitance. Sylvain Bouchard a notamment été questionné sur le rôle que Pascal Desgagnés jouait lors de ces mandats.

À Revenu Québec, l’accusé agissait comme «analyste d’affaires», ou «architecte de solution». Son travail consistait à «prendre les besoins des clients, bien les comprendre et confirmer ce qu’il faut adapter dans la solution» a expliqué le témoin, précisant qu’il s’agit d’un poste où il était souvent sollicité par des collègues.

Durant ce contrat qui s’est échelonné sur un an pendant la période des faits qui lui sont reprochés, Pascal Desgagnés a majoritairement travaillé dans les locaux de Revenu Québec, a confirmé M. Bouchard.

Et ces locaux étaient aménagés en espace de «style agile».

«On était dans le même espace de travail, on était tous ensemble. C’était un espace sans paravent, pour permettre la communication», a décrit le témoin, qui a précisé que chaque semaine, l’informaticien produisait une feuille de temps qui était conforme au temps de travail observé par les responsables de R3D Conseil, devenu depuis Alithya.

«Puis, est-ce que les écrans étaient visibles?», a demandé Pascal Desgagnés, cherchant visiblement à démontrer qu’il n’aurait pu commettre les crimes qui lui sont reprochés sur son temps de travail comme le démontre la preuve présentée par la Couronne.

«Oui, tout était visible. Il s’agit de se lever ou de se tourner et on voyait les écrans. Il n’y avait rien de caché, on n’était pas dans des bureaux fermés», a souligné M. Bouchard.

Témoignage de sa mère

Pascal Desgagnés fera entendre mercredi sa mère dans le cadre de sa défense. Il a indiqué à la juge Rachel Gagnon qu’il s’agira de son dernier témoin, ce qui laisse sous-entendre que l’informaticien de 48 ans ne témoignera pas.

Il est ensuite possible que soient entendus certains témoins dans le cadre de la requête du présumé espion en arrêt des procédures pour abus de pouvoir des policiers. Suivront les plaidoiries des deux parties dans ce procès qui doit normalement se clore d’ici la fin de la semaine selon l’horaire établi.

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