Vedettes piratées: plus de 500 fichiers trouvés chez l'accusé

Rebondissement au procès d’un crack en informatique soupçonné d’avoir piraté les comptes de plusieurs personnalités, lorsque la police a approfondi son enquête, 473 fichiers supplémentaires auraient été extraits du matériel informatique saisi chez l’accusé.

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Le procès de Pascal Desgagnés, accusé d’être à l’origine de ces intrusions, reprenait pour une deuxième journée ce matin à Québec.

Un enquêteur de la région de Montréal a poursuivi son témoignage débuté la veille.

Après une première extraction de 87 fichiers le 21 août 2018, 473 fichiers de plus lui ont été remis le 3 décembre, trouvés dans d’autres dossiers des ordinateurs examinés.

Gradation

Selon la sensibilité des données contenues dans les fichiers, l’enquêteur les a classés en trois catégories : «victimes confirmées», «victimes potentielles» et «à ne pas enquêter».

De ces nouveaux fichiers, l’enquêteur a en classé 12 dans la catégorie «confirmée» et considéré 85 comme «potentiels».

Pour les 376 autres personnes, si certaines informations personnelles étaient incluses dans le fichier à leur nom, il ne recelait cependant pas de mot de passe.

L’officier a rencontré 28 personnes qualifiées «victimes confirmées». Une série très étendue de leurs renseignements et de leurs fichiers personnels ont été trouvés dans l’équipement informatique de l’accusé.

En plus des identifiants, des mots de passe pour de multiple de comptes et des numéros de carte de crédit, des questions secrètes et leur réponse permettant ainsi de réinitialiser les accès à un compte, ont aussi été découvertes.

À chacune des personnes rencontrées l’enquêteur a fait valider que le contenu retrouvé chez l’accusé était bien le leur.

Courriel commun

Des présumées victimes n’ont cependant pas reconnu un courriel et son mot de passe présents dans les informations de plusieurs d’entre elles.

Dans trois cas, leur compte de courrier électronique comportait une règle de transfert vers ce courriel du fournisseur Hotmail. Une adresse IP utilisée pour ce courriel a pu être liée à l’accusé.

Également, le nom d’un même appareil qui s’était connecté apparaissait dans le compte iCloud de quatre personnes. 

La liste des numéros de téléphone de deux présumées victimes et les textos de deux autres ont aussi été subtilisés.

L’enquêteur a expliqué qu’il avait téléchargé les journaux (logs) des comptes Facebook de 21 personnes et détaillé la méthode utilisée. 

L’accusé Pascal Desgagnés a toutefois retiré son admission du dépôt en preuve du document présenté par le Directeur des poursuites pénales et criminelles (DPCP), arguant qu’il ne contenait pas les journaux de Facebook – comme il lui avait été montré avant – mais plutôt un lien «transformé» en format HTML. Il a affirmé douter qu’il s’agît des mêmes éléments.

Craignant que cela se reproduise et n’allonge le procès – le DPCP devant déposer plus de 100 documents en preuve – la juge Rachel Gagnon a ajourné brièvement le procès.

Après discussion avec le DPCP lui expliquant le processus utilisé pour présenter les documents devant la cour, l’accusé a accepté le dépôt.

Surtout des femmes

Lundi, l’enquêteur de la police avait déclaré avoir trouvé dans le matériel saisi - en plus des 87 fichiers textes contenant des renseignements personnels identifiés à autant de personnes - 307 photos, le contenu de 18 comptes iCloud et une vidéo «intime».

Le DPCP entend déposer de la preuve concernant 106 victimes, dont 21 viendront témoigner.

Une ordonnance de non-publication protège l’identité des présumées victimes et le contenu des comptes dont les accès ont été percés.

Des 28 personnes dont les noms ont été évoqués depuis le début du procès, la grande majorité sont des femmes.

Plusieurs des présumées victimes peuvent être qualifiées de personnalités publiques et de nombreuses sont très présentes sur les réseaux sociaux.

L’enquêteur ayant terminé son témoignage, la journée de demain débutera par son contre-interrogatoire mené par Pascal Desgagnés, qui se défend seul.