«Elles se sont inventé une vérité»: début du contre-interrogatoire de Gilbert Rozon
L'ex-magnat de l'humour a déjà passé 6 jours à la barre des témoins

Camille Payant
Pressé de questions par l’avocat des neuf femmes qui le poursuivent pour 14M$, Gilbert Rozon s’est dépeint comme le «symbole du mouvement #MeToo» qui a décidé de braver la justice pour défendre sa vérité.
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«Elles se sont inventé une vérité, certaines ont fini par se croire. Il y a un énorme intérêt financier en jeu», a indiqué d’emblée le fondateur de Juste pour rire mercredi matin au palais de justice de Montréal.
Après avoir répondu aux questions de son avocate pendant six jours, il doit désormais répliquer à celles du procureur des neuf femmes qui le poursuivent.
Gilbert Rozon a affirmé «défendre la vérité» et «croire en la justice».
Une «cible»
«Je suis un des seuls à avoir décidé d’aller devant la justice, la majorité des gens ont décidé de régler hors cour, qu’ils soient coupables ou innocents», a-t-il aussi dit, dans une ambiance à couper au couteau dans la salle.
Questionné par Me Bruce Johnston, il a ensuite répété à la cour ce qu’il avait affirmé aux journalistes il y a quelques semaines: il y a un «danger d’extorsion» dans ce dossier.
«Tout ce monde-là a besoin d’argent et je le comprends», a lancé l’homme d’affaires québécois.
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Selon lui, plusieurs femmes ont décidé de le poursuivre pour des raisons financières, mais aussi par jalousie, par vengeance, ou même pour la «cause».
Il s’est décrit comme une «cible», le «symbole parfait de MeToo».
Questionné sur son passé d'agresseur
Gilbert Rozon s’est longuement fait questionner sur son plaidoyer de culpabilité à une accusation d’agression sexuelle survenue au manoir Rouville-Campbell, en Montérégie, en 1998.
Selon l’ex-patron de Juste pour rire, la jeune croupière de 19 ans et lui étaient dans «la séduction et le consentement formel» jusqu’à ce qu’elle soit prise de panique à cause de «son absence du travail».
«Ce n’était pas ma vérité, mais j’ai accepté le compromis», a-t-il juré à la cour, après avoir lu à voix haute le résumé des faits de l’époque.
«Archifaux»
Le témoignage de l’homme de 70 ans a débuté il y a un mois. Il a nié une à une les allégations des neuf femmes qui le poursuivent et des sept autres qui ont décrit les abus qu’elles auraient subis pour ajouter du poids à la théorie des faits similaires mise en preuve.
Le fondateur de Juste pour rire a affirmé avoir eu des relations consentantes avec trois des femmes qui le poursuivent, alors que les autres sont des «histoires inventées».
«Archifaux!» avait-il répété à de nombreuses reprises au fil de son témoignage, en réfutant les allégations à son égard.
Son contre-interrogatoire se poursuit la semaine prochaine au palais de justice de Montréal.
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