Problème avec l’Agence du revenu du Canada: son dossier débloque après l’intervention du Journal

Gabriel Côté
L’Agence du revenu du Canada (ARC) a corrigé son erreur dans le dossier d’une contribuable quelques jours après sa sortie publique pour dénoncer la situation dans Le Journal.
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«C’est merveilleux, mais en même temps c’est d’une tristesse... Ça n’a pas de sens, on ne devrait pas être obligé de passer par les médias!» a soufflé Manon Joyal, qui a reçu la bonne nouvelle mercredi matin, soit cinq jours après sa sortie publique.
L’ARC lui réclamait quelques milliers de dollars depuis environ un an, en raison d’un feuillet qu’un agent avait comptabilisé en double en contre-vérifiant sa déclaration de revenus.

Mme Joyal avait dû remplir une demande de redressement même si elle n’était pas à l’origine de l’erreur, et le dossier était bloqué depuis des mois.
Quelques jours avant d’appeler Le Journal, cette travailleuse sociale à la retraite qui continue néanmoins de travailler quelques heures par semaine dans le réseau de la santé comme travailleuse autonome, avait reçu une lettre lui demandant d’autoriser un représentant à se mêler du dossier.
Cette énième demande a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. «C’est particulier, je n’ai jamais envoyé la lettre, mais ils ont été capables de régler le problème malgré tout», ironise Mme Joyal.
Mais le dossier n’est pas entièrement réglé. L’ARC lui réclame toujours certaines sommes pour des acomptes provisionnels que Mme Joyal assure avoir déjà payés. Mais il est bien indiqué dans les communications de l’agence de ne pas tenir compte de ce solde s’il a déjà été acquitté.
Petit train va loin
Par ailleurs, Mme Joyal est en communication avec le bureau de l’Ombudsman des contribuables, chargé d’améliorer le service de l’ARC.
Comme la Montréalaise n’a pas déposé de plainte en bonne et due forme auprès de l’ARC, l’ombudsman lui a fait savoir qu’il ne pourra pas s’en occuper tout de suite et examiner son dossier en tant que tel.
«C’est tellement compliqué de porter plainte, que je suis tombée sur Le Journal avant de trouver à qui m’adresser à l’Agence du revenu», explique Manon Joyal, qui déplore que les équipes de l’ARC travaillent trop «en silo».
Dans un courriel à la contribuable, l’ombudsman souligne qu’il est conscient de cet enjeu. «Notre équipe d’examens systémiques pourrait l’examiner de plus près afin de déterminer s’il est possible de l’examiner d’un point de vue systémique», a écrit un porte-parole, dans une formulation pour le moins étourdissante.