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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Problèmes avec l’Agence du revenu du Canada: quand le fisc enlève le goût de travailler

Depuis plus d'un an, Manon Joyal passe plusieurs heures chaque semaine à essayer de démêler son dossier avec l'Agence du revenu du Canada, en vain.
Depuis plus d'un an, Manon Joyal passe plusieurs heures chaque semaine à essayer de démêler son dossier avec l'Agence du revenu du Canada, en vain.
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Gabriel Côté

2025-08-08T04:00:00Z
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Une travailleuse sociale à la retraite qui continue de prêter main-forte au réseau de la santé est sur le point de tout abandonner en raison de la lourdeur de ses échanges avec l’Agence du revenu du Canada, qui lui réclame à tort des milliers de dollars.

• À lire aussi: Une contribuable victime d’un traitement scandaleux de la part de Revenu Canada

«Ça enlève le goût de continuer de travailler. Je me dis que j’ai mes revenus de retraite et que je pourrais m’en contenter, analyse Manon Joyal. C’est décourageant de faire face à tant de complexité, et je me demande si j’ai vraiment besoin de ça dans ma vie à 60 ans.»

À la défense de l’ARC, il faut reconnaître que la situation de Mme Joyal n’est pas des plus simples. Depuis deux ans, elle déclare des revenus comme salariée et d’autres comme travailleuse autonome, en plus de ses revenus de retraite.

«L’an dernier, j’ai engagé une comptable spécialisée en fiscalité pour m’accompagner, parce que je savais que ça allait être complexe», raconte-t-elle.

On vous aide, promis

En dépit de cette précaution, ses craintes se sont matérialisées, et l’ARC lui a réclamé «quelques milliers de dollars», sous prétexte qu’elle aurait omis de déclarer environ 25 000$.

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Or, Mme Joyal soutient que c’est l’ARC qui a fait une erreur en contre-vérifiant sa déclaration pour l’année 2023, en comptant deux fois un seul et même feuillet.

Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

Un agent de l’ARC l’aurait d’ailleurs admis lors d’un appel pour clarifier la situation, allègue Manon Joyal. Après coup, on lui a demandé de remplir une «demande de redressement», une procédure qui sert habituellement à corriger des erreurs commises par les contribuables dans leur déclaration.

«Ce n’est pas mon cas, mais nous avons convenu de joindre une lettre explicative de la situation au formulaire, et on m’a assuré que mon problème serait réglé rapidement».

Comme le formulaire A38

C’était en décembre. Depuis, les mois ont passé, des intérêts s’ajoutent à la «dette» de Mme Joyal, et rien n’est réglé. La situation est même devenue encore plus confuse avec la déclaration d’impôt 2024, pour laquelle la pauvre contribuable doit faire une seconde demande de redressement, qui s’ajoute à la première.

Prise dans ce bourbier, Mme Joyal multiplie les appels à l’ARC pour tenter de voir comment progressent les choses. 

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Je perds quelques heures à chaque fois, mais ça ne donne jamais rien», se désole-t-elle.

Appelé à réagir, l’ARC a souligné qu’elle fait son possible pour traiter les requêtes des contribuables dans un contexte où il y a davantage de demandes de redressement qu'à l'habitude.

«Nous comprenons que les délais peuvent être frustrants et apprécions la patience des Canadiens pendant que nous travaillons pour aider autant de personnes que possible», a écrit une porte-parole, Deborah Cléry.

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