Primadonna: trouver l’amour entre deux gorgées d’Aperol Spritz

Marie-France Bornais
Se retrouver soi-même, étudier l’italien avec des bonnes sœurs, flirter sans se soucier du lendemain et trouver l’amour entre deux gorgées d’Aperol Spritz sous le soleil de l’Italie : les thèmes de Primadonna, nouveau roman de l’écrivaine montréalaise Elisabeth Massicolli, sont contemporains et savoureux. Installée à Rome en ce moment, elle propose une suite délicieuse de son premier roman, La bouche pleine, avec ce deuxième opus qui se savoure comme une bouchée de tiramisu.

Camille, une Montréalaise, vient de tout plaquer et tout vendre pour s’installer à Rome, sur un coup de tête. Parmi des cours d’italien qu’elle suit avec des bonnes sœurs et des soirées bien arrosées entre amis, elle réfléchit à sa vie et à sa destinée. Entre deux rendez-vous galants auxquels elle n’accorde pas beaucoup d’importance, elle tente également de se reconstruire après une relation toxique.
Elle s’est fait une bonne carapace... le soleil de l’Italie et le sourire de son nouvel amant prénommé Gio en viendront-ils à bout ?
Elisabeth Massicolli entraîne ses lecteurs dans une belle aventure, contemporaine, rafraîchissante, faite de hauts et de bas, de franglais, de mots italiens et de beaucoup d’Aperol Spritz.
Les relations humaines
En entrevue par courriel, elle explique que son roman est en partie autobiographique.
« J’ai grappillé des instants de ma vie (voire de celles de mes amies et de ma famille) et je les ai transformés, poétisés, réécrits pour qu’ils s’insèrent bien dans la vie imaginée de Camille », écrit-elle. Son expérience italienne est inspirante. « Sans vouloir faire de généralisation, les Italiens sont vraiment des êtres très sociaux. Je crois qu’ils sont moins seuls que nous le sommes, au Québec. D’abord parce que la famille occupe une place tellement importante, mais aussi parce qu’ils entretiennent leurs amitiés. »
« Être entourés, c’est primordial. Les moments entre amis prennent une grande place dans le quotidien des Italiens : l’aperitivo, les grandes marches dans la ville, les soupers arrosés de vin rouge. D’ailleurs, j’adore le terme qu’ils utilisent pour se dire “je t’aime” de façon platonique, ici : ti voglio bene (je te veux du bien). C’est cute ! »
Camille, le nuage gris
Elisabeth Massicolli décrit une Camille poquée qui s’ouvre tranquillement à l’autre et aux sentiments dans le roman.
« J’aime la penser de plus en plus douce. Elle est tellement pleine d’épines, Camille ! Mais, dans sa tête, je sais qu’elle est beaucoup plus fleur bleue qu’elle le laisse paraître. Elle a envie de douceur, mais sait mal comment s’y prendre, comment laisser transparaître sa vulnérabilité. Ça la rend parfois attachante, parfois insupportable – mais elle est vraie ! »
Un bon gars
Son amoureux est un homme lumineux, solaire, ardent et bien disposé à l’aimer.
« Gio est à l’opposé de Camille, plutôt un petit nuage gris sur deux pattes. Pour moi, Gio devait être un bon gars, mais pas un gars parfait – parce que qui l’est ? »
« Il devait avoir ses propres bibittes, ses propres défis quant aux relations romantiques, mais avoir assez d’espace pour accueillir la tempête de ma Camille toute mêlée, toute grise, qui avance à tâtons dans tout ce processus de dating. Et lui faire du bien. »