Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Prévenir la violence envers le personnel scolaire: une école du Saguenay désignée élève modèle

L’École secondaire des Bâtisseurs se démarque par les mesures préventives mises en place

L’École secondaire des Bâtisseurs, à Kénogami, accueille des élèves qui ont une déficience intellectuelle et un trouble du spectre de l’autisme dans des classes spécialisées, en plus d’élèves du secteur régulier.
L’École secondaire des Bâtisseurs, à Kénogami, accueille des élèves qui ont une déficience intellectuelle et un trouble du spectre de l’autisme dans des classes spécialisées, en plus d’élèves du secteur régulier. Capture d'écran YouTube CNESST
Partager
Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-05-12T04:00:00Z
Partager

En matière de prévention de la violence envers le personnel scolaire, l’École secondaire des Bâtisseurs, au Saguenay, fait figure d’élève modèle. 

• À lire aussi: Hausse de la violence envers le personnel scolaire dans les écoles québécoises

Une série de mesures mises en place au cours des dernières années, qui ont par la suite été adaptées à d’autres écoles, ont permis au Centre de services scolaire De La Jonquière de décrocher l’un des grands prix de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) l’an dernier.

Située à Kénogami, l’École des Bâtisseurs accueille des élèves du régulier, mais aussi des jeunes qui ont une déficience intellectuelle et un trouble du spectre de l’autisme, dans des classes spécialisées.

Lorsque la directrice adjointe, Hélène D’Auteuil, est arrivée en poste il y a trois ans, plusieurs membres du personnel étaient régulièrement victimes de gestes de violence de la part de ces élèves.

«Les intervenantes me disaient qu’elles se faisaient taper, grafigner... Je me suis dit: mais qui vient travailler pour se faire blesser? Personne, évidemment. Je trouvais ça préoccupant», raconte Mme D’Auteuil.

«On ne se sentait plus en sécurité», confirme l’éducatrice spécialisée Sonia Gagné.

L’éducatrice spécialisée Sonia Gagné, de l’École secondaire des Bâtisseurs. CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE CNESST
L’éducatrice spécialisée Sonia Gagné, de l’École secondaire des Bâtisseurs. CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE CNESST Capture d'Ècran YouTube CNESST

Publicité

Appuyée par le Centre de services scolaire, l’équipe de l’École des Bâtisseurs a mis en place un plan d’action pour mieux protéger les membres de son personnel, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique.

Des formations sur les risques psychosociaux, la fatigue de compassion et la charge mentale ont d’abord été offertes.

Une équipe tactique a été créée, comprenant deux éducateurs et deux préposés, qui peuvent être joints en tout temps grâce à des walkies-talkies.

«On va appeler du renfort au besoin», explique Mme Gagné.

Un code de couleurs a été conçu pour informer rapidement l’équipe du niveau de soutien demandé, selon la situation.

Capture d'écran YouTube CNESST
Capture d'écran YouTube CNESST

Les intervenants ont aussi suivi une formation pour mieux intervenir lors de conduites agressives, afin de savoir comment se protéger en situation de crise tout en assurant la sécurité de l’élève.

«Les jeunes vont parfois agripper les cheveux; on a mis en place des techniques et des pratiques pour intervenir dans ces moments-là», explique Mme D’Auteuil.

On répète même les techniques apprises chaque semaine en équipe, afin de s’assurer que les intervenants se rappellent comment les utiliser au besoin.

Des intervenantes de l’École secondaire des Bâtisseurs, à Kénogami, répètent les techniques apprises lors de leur formation pour intervenir de façon sécuritaire auprès d’élèves qui ont des conduites agressives. CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE CNESST
Des intervenantes de l’École secondaire des Bâtisseurs, à Kénogami, répètent les techniques apprises lors de leur formation pour intervenir de façon sécuritaire auprès d’élèves qui ont des conduites agressives. CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE CNESST Capture d'écran YouTube CNESST

Chaque élève a aussi son propre «mode d’emploi», un plan individualisé qui prévoit quels sont les comportements à adopter et à éviter auprès d’eux.

Les membres du personnel sont maintenant plus conscients des risques, ce qui aide à les prévenir, ajoute Mme D’Auteuil. «Chaque intervenant est responsable de son environnement, de porter des vêtements qui ne peuvent pas être agrippés facilement. Il n’y en a plus qui se promène avec une corde dans le cou avec ses clés», illustre-t-elle.

Le personnel se sent maintenant davantage en sécurité. «Oui, je me sens plus confiante. Je ne dis pas que ça n’arrive plus, mais ça va mieux, affirme Mme Gagné. Maintenant, on est capables de chercher pourquoi c’est arrivé et de trouver des solutions.»

Publicité
Publicité