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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Pourquoi stigmatiser les fumeurs?

Tanya Bossy aborde le sujet dans la biographie de son père

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2023-10-15T05:00:00Z
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Le 48e chapitre de la biographie de Mike Bossy est signé par sa fille Tanya. Dame de cœur, elle décrit avec émotion les sentiments qui l’ont animée lors de l’hommage rendu à son père par les Islanders de New York, le 23 janvier dernier.

• À lire aussi: La biographie que Tanya Bossy attendait depuis longtemps

Le docteur Kevin Jao, l’oncologue qui a traité Bossy pendant sept mois, était au USB Arena ce soir-là. Il tenait à y être parce que le sort de son patient l’a profondément ému, raconte Tanya Bossy.

«L’histoire de Mike est triste et malheureusement elle se produit tous les jours; c’est celle d’un cancer diagnostiqué trop tard, peut-on lire.

«Il pourrait être facile de critiquer la médecin qui l’a suivi avant moi, mais même s’il a consulté un rhumatologue pour des douleurs au dos les mois précédents, il n’a jamais passé d’examens des poumons ni subi de dépistage pour ce cancer, alors qu’il était à risque.

«La tumeur de sept centimètres et les métastases dans les os ont été découvertes par accident. L’examen n’avait pas pour but d’examiner les poumons. Peut-être que si on l’avait traité plus tôt, l’histoire aurait été différente, mais on ne le saura jamais. On a tout tenté, mais il était trop tard.

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«La clé, avec cette maladie, c’est la prévention et le dépistage.»

Cancer le moins financé pour la recherche

Le cancer dont souffrait Bossy avait atteint le stade 4 au moment de sa découverte. À cette étape, le cancer a créé des métastases dans d’autres organes, et la guérison est rarement possible. 

Tanya Bossy en connaît un bout sur la médecine. Travailleuse dans le domaine de la santé, elle détient un bac en sciences avec spécialité en psychologie de l’Université d’Ottawa et une technique en hypnose de l’École en formation professionnelle du Québec. Elle a aussi étudié en sciences à l’Université McGill et à l’externat Sacré-Cœur, à Rosemère.

Elle n’en veut à personne pour le premier diagnostic erroné qui a été rendu sur l’état de son père. Par contre, elle déplore que les fumeurs, dont son père et Guy Lafleur faisaient partie, soient stigmatisés et ne reçoivent pas les traitements auxquels ils ont droit.

«Mon père ressentait des symptômes depuis deux ans, indique-t-elle.

«Aucun des médecins qu’il a rencontrés ne savait ce qu’il devait faire pour lui. On ne lui a jamais fait des radiographies des poumons avant de découvrir qu’il était atteint du cancer.

«On parle des gens qui fument, mais on ne se pose pas les bonnes questions. On prend des raccourcis. On dit des fumeurs qui contractent le cancer qu’ils ont couru après leur malheur. Je n’ai jamais été pour la cigarette. Or, les gens qui en fument deviennent accros à la nicotine.

«Le cancer des poumons, même s’il est le plus mortel de tous, est le moins financé en matière de dépistage et de recherches. Pourtant, ce n’est pas différent d’un cancer du sein, du colon ou de la prostate, qui font l’objet d’un programme de prévention à partir d’un certain âge.

«Il devrait en être de même pour le cancer du poumon.»

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