Pourquoi les chaussures rapetissent en 2025?

Ballerines, méduses, espadrilles plates, sandales minces... Les chaussures de l'heure sont plus fines et sobres qu'il y a quelques années. On a cherché à savoir pourquoi.

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Depuis quelques mois, les chaussures les plus en vogue ont quelque chose en commun. Les ballerines sont partout, portées avec tous types de tenues. Leur cousine, la chaussure en filet façon Mary-Jane, originalement introduite par Alaïa, est toujours la chaussure de l’été. La ballerine en plastique façon méduse brille encore sur les pieds des influenceuses mode et la gougoune classique a aussi un moment fort, à en juger par la popularité des modèles d’Havaianas et de The Row.

Même chez les fabricants de chaussures de sport, les modèles tendance se sont affinés. On peut penser aux Speedcat, de Puma, et aux Samba ou aux Gazelle, d’Adidas, ultra-populaires cette saison. Les chaussures sportives à semelles ultra-fines et modelées au pied sont aussi très en demande, comme les Nike Air Rift, que toutes les modeuses s’arrachent ou les chaussures Vibram à cinq orteils, virales sur le Web.

Bref, comme Business of Fashion l’a décrit récemment, les souliers rapetissent et se minimalisent ces temps-ci, marquant une rupture avec les modèles populaires des dernières années : peu à peu, la mode grand public a délaissé les plateformes épaisses et les sneakers XXL.

Un retour de balancier

Déjà, on peut simplement comprendre cet engouement pour les chaussures minces et légères par l’évolution du cycle des tendances. « On a toujours besoin d'une certaine nouveauté à un moment donné, d'un changement », dit Stéphane Le Duc, journaliste et enseignant en mode à l’UQAM.

D’ailleurs, certains de ces modèles de chaussures fines, particulièrement les ballerines, étaient populaires dans les années 2010. « C’est intéressant de voir que cette chaussure, qui était réservée aux écolières ou aux adolescentes, s’empare d’un marché beaucoup plus large », dit-il. Dorénavant, non seulement ce sont des femmes de tous âges qui les portent, mais celles-ci les adaptent à des contextes habillés, ce qui est relativement nouveau.

Bien sûr, l’été est aussi une saison parfaite pour ce genre de modèles. Ces temps-ci, on a envie de porter des souliers légers qu’on peut facilement ranger dans un sac ou enfiler rapidement. 

S’ajoute à cela la tendance assez forte du look preppy, qui revient autant chez les hommes que chez les femmes, constate Stéphane Le Duc, et qui s’associe bien à certaines de ces chaussures classiques et loin de l'exubérance.

De la sobriété, un peu de paresse, et une récession?

Il est vrai que cette évolution dans les chaussures tendance semble suivre les looks minimalistes et classiques qui dominent la mode mainstream.

Pour la ballerine en filet, « c'est une chaussure qui va avec beaucoup de types de vêtements, mais qui a une certaine sobriété. Il y a cet esprit d'être plus raisonnable, plus discret aussi », remarque le professeur.

Pour certaines personnes, comme le reflète la section commentaires de la publication Instagram de Business of Fashion à ce sujet, c’est indéniable : l’explosion en popularité de ces petites chaussures faites de presque rien est un signe de récession.

Stéphane le Duc n’est pas tout à fait en désaccord : « On peut facilement en faire différents exemplaires, de différentes qualités, beaucoup plus facilement qu'avec une chaussure très complexe ou avec un cuir exceptionnel. » Comme son design est ultra-simple, il est facile pour les marques, haut de gamme comme bas de gamme, de créer leur propre modèle. « Ce qui est plus simple au niveau du look rend les choses plus accessibles », dit-il.

Pour le professeur, il y a peut-être même un peu de psychologie là-dedans. « Notre époque est lourde au quotidien et ces chaussures plus minces, ancrées dans le sol, nous offrent peut-être un sentiment de liberté et de légèreté dont on a besoin en ce moment. »

Mais bon, pour certains, ce n’est peut-être pas that deep. L’envie de varier dans ses styles de chaussures et de suivre le mouvement général peut suffir à nous convaincre d'opter pour l'une de ces chaussures minces, qui ne sont d’ailleurs pas condamnées à être preppy ou basiques. Même chez les petits souliers, les modèles sont infinis.

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